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La littérature permet-elle aux hommes de s'ouvrir au monde ?

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Encyclopédie, Contes philosophiques de Voltaire, Lettres Persanes de Montesquieu)   2)      Une ouverture d'esprit   La littérature, discipline bénéficiant sans doute de la plus grande liberté d'expression du fait de son recours à la fiction peut traiter de nombreux sujets, souvent sans tabous. Il semble que les écrivains puissent presque tout dire. Ils peuvent prétendre à une liberté d'expression totale puisque leur propos ne peut être jugé politiquement ou moralement mais seulement esthétiquement Leur supprimer cette liberté d'expression revient, en définitive, à invalider toute lecture intelligente c'est-à-dire critique et distanciée des oeuvres d'art. Ainsi la littérature forme-t-elle à une ouverture d'esprit et à une tolérance plus grande puisqu'elle invite souvent à ne pas porter de jugements hâtifs sur des sujets inconnus. Ex : ·                            Les romans de Genet qui ont fait scandale à leur sortie, exaltant le monde des criminels et de la prostitution. Genet tente, par le biais de la littérature, d'ouvrir le lecteur à la beauté et à la poésie potentielle d'un tel monde. ·                            Sade se présente peut-être comme le pionnier de cette littérature sans tabou.   3)      Une ouverture à des mondes inconnus   La littérature est aussi un moyen de découverte de mondes inconnus pour le lecteur. La fiction littéraire ouvre l'homme au monde de l'imagination, lui faisant découvrir des horizons et des modes de vie qu'il n'avait pas imaginés. (cf.

« Analyse du sujet et problématisation : Ce sujet porte sur la littérature en général.

Il importe donc de définir ce qu'on entend par « littérature » ; la littérature peut être définie comme toute production de textes écrits à visée artistique et esthétique.

On prendra ici littérature au sens plus concret d'œuvre littéraire.

Le sujet invite donc à mobiliser des références issues de tous les genres littéraires. L'expression « s'ouvrir au monde » peut revêtir diverses significations : on peut entendre ici une ouverture à la vie sociale et politique, la littérature traitant de sujets d'actualité, ou, une ouverture d'esprit, une tolérance, ou encore une ouverture à d'autre culture, par le biais de la littérature étrangère. Cette ouverture au monde s'oppose à l'idée d'une littérature fermée, gratuite et centrée sur elle-même, n'ayant pas finalement d'autre fin qu'elle-même. Problématique : La littérature peut-elle être conçue comme un moyen d'ouverture aux autres et au monde ? Ne tient-elle sa finalité qu'en dehors d'elle-même ? I) La littérature est une discipline qui trouve sa fin en elle-même Il semble que la littérature ne pas être considérée comme un moyen, mais comme une fin en soi.

Elle apparaît ainsi comme une discipline quelque peu fermée, repliée sur elle-même. 1) Une discipline souvent centrée sur le sujet écrivant La littérature est un moyen, pour l'écrivain, d'exprimer un point de vue personnel souvent centré sur sa propre expérience.

L'écrivain se présente comme un explorateur de sentiments et avant tout de ses propres sentiments.

L'œuvre littéraire est donc souvent centrée sur le sujet sur le sujet écrivant et fermée à ses expériences et opinions personnelles. Ex : · Le lyrisme hugolien très personnel dans « Demain dès l'aube » · Le genre autobiographique qui se présente comme un genre fermé, très peu ouvert au lecteur sinon comme instance de jugement. 2) La gratuité de la littérature La littérature est une discipline gratuite qui ne vaut pas pour autre chose qu'elle-même et ne vise en rien à produire un effet d'ouverture au monde sur l'homme.

L'écrivain peut donc légitimement viser une création purement gratuite, désintéressée et centrée uniquement sur la recherche du Beau et sur l'exaltation de la puissance du Verbe poétique.

La gratuité de l'art apparaît même comme une valeur en soi. Ex : Les tenants de l'Art pour l'Art ; le groupe L'Oulipo. 3) Les limites de cette finitude de la littérature : l'hermétisme L'écrivain ne doit pas cependant s'enfermer dans sa tour d'ivoire, totalement coupé du monde et de la société qui l'entoure.

Cette conception d'une littérature fermée ayant sa fin en elle-même et n'ayant pas pour ambition et pour fonction de s'ouvrir et d'ouvrir ses lecteurs au monde, court le risque de l'hermétisme voire de l'illisibilité. Cf.

hermétisme mallarméen, illisibilité de certains romans de Beckett complètement coupés de la réalité du monde ( L'innommable, œuvre constitué d'un long monologue) II) La littérature : un moyen efficace d'ouverture 1) Une ouverture à la vie socio-politique Les écrivains prennent souvent pour sujet la société qui les entourent et ouvrent ainsi leur lecteurs à des débats socio-politiques contemporains en leur proposant leur point de vue.

Les écrivains pointent souvent les problèmes de la société dans laquelle ils vivent et incitent ainsi leurs lecteurs à exercer leur esprit critique en leur ouvrant les yeux sur certains disfonctionnements politiques et sociaux. Ex : · · · La critique sociale des rapports inégalitaires entre Maîtres et Esclaves dans le théâtre de Marivaux (cf.

L'Ile des Esclaves) La critique politique de la poésie hugolienne (cf.

Les Châtiments) La littérature du siècle des Lumières mêlant dénonciation sociale et dénonciation politique ( cf.

Encyclopédie, Contes philosophiques de Voltaire, Lettres Persanes de Montesquieu). »

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