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Jules VERNE (1828-1905) - Hésitation

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Jules VERNE (1828-1905) - Hésitation A une jeune personne à la noble tournure, aux yeux grands et noirs. Celle que j'aime a de grands yeux Sous de brunes prunelles ; Celle que j'aime sous les cieux Est la belle des belles. Elle dore, embellit mes jours, Oh ! si j'étais à même, Mon Dieu, je voudrais voir toujours Celle que j'aime. Celle que j'aime est douce à voir, Il est doux de l'entendre ; Sa vue au coeur fixe l'espoir Que sa voix fait comprendre. Son amour sera-t-il pour moi, Pour moi seul, pour moi-même ? Si j'aime, c'est que je la vois Celle que j'aime. Auprès d'elle, hélas ! je ressens Une émotion douce ; Absente, vers elle en mes sens Quelque chose me pousse. Pour moi dans le fond de son coeur S'il en était de même ? Aurait-elle un regard trompeur, Celle que j'aime ? Celle que j'aime, hélas ! hélas ! A son tour m'aime-t-elle ? Je ne sais ; je ne lui dis pas Que son oeil étincelle. Est-ce pour moi qu'il brille ainsi ? Félicité suprême !... Ailleurs l'enflamme-t-elle aussi, Celle que j'aime ? Si trompant ma naïveté Par son hypocrisie, Elle se sert de sa beauté Pour me briser ma vie ! Son coeur peut-il être si noir ? Oh ! non ; c'est un blasphème ! Un blasphème !... il ne faut que voir Celle que j'aime. Non, non, amour, amour à nous Car en te faisant femme, Dieu, je lui rends grâce à genoux, Te donna de mon âme. Accours ! je m'attache à tes pas Dans mon ardeur extrême... Peut-être, elle ne m'aime pas, Celle que j'aime.

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