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Jules Romains, Knock, acte III, Scène III

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Jules Romains, Knock, acte III, Scène III Parpalaid, puis Madame Rémy […] Madame Rémy Les malades ? Depuis quelque temps, il en vient d'un peu partout. Au début c'étaient des gens de passage. Le Docteur Je ne comprends pas. Madame Rémy Oui, les voyageurs qui se trouvaient à Saint-Maurice pour leurs affaires. Ils entendaient parler du docteur Knock, dans le pays, et à tout hasard ils allaient consulter. Si leur bonne chance ne les avait pas conduits à Saint-Maurice, plus d'un serait mort à l'heure qu'il est. Le Docteur Et pourquoi seraient-ils morts ? Madame Rémy Comme ils ne se doutaient de rien, ils auraient continué à boire, à manger, à faire cent autres imprudences. Le Docteur Et tous ces gens-là sont restés ici ? Madame Rémy Oui, en revenant de chez le docteur Knock, ils se dépêchaient de se mettre au lit, et ils commençaient à suivre le traitement. Aujourd'hui, ce n'est déjà plus pareil. Les personnes que nous recevons ont entrepris le voyage exprès. L'ennui, c'est que nous manquons de place. Nous allons faire construire. Le Docteur C'est extraordinaire. Madame Rémy En effet, cela doit vous sembler extraordinaire à vous. S'il fallait que vous meniez la vie du docteur Knock, je crois que vous crieriez grâce. Le Docteur Hé ! quelle vie mène-t-il donc ? Madame Rémy Une vie de forçat. Dès qu'il est levé, c'est pour courir à ses visites. A dix heures, il passe à l'hôtel. Vous le verrez dans cinq minutes. Puis les consultations chez lui. Je sais bien qu'il a son automobile, une belle voiture neuve qu'il conduit à fond de train. Mais je suis sûre qu'il lui arrive plus d'une fois de déjeuner d'un sandwich. Le Docteur C'est exactement mon cas à Lyon. Madame Rémy Ah ?... Ici, pourtant, vous aviez su vous faire une petite vie tranquille. Vous vous rappelez vos parties de billard ? Le Docteur Il faut croire que de mon temps les gens se portaient mieux. Madame Rémy Ne dites pas cela, monsieur Parpalaid. Les gens n'avaient pas l'idée de se soigner, c'est tout différent. Les choses ont changé, Dieu merci. Le Docteur Enfin, si les gens en ont assez d'être bien portants, et s'ils veulent s'offrir le luxe d'être malade, ils auraient tort de se gêner. C'est d'ailleurs tout bénéfice pour le médecin. Madame Rémy En tout cas, personne ne vous laissera dire que le docteur Knock est intéressé. C'est lui qui a créé les consultations gratuites, que nous n'avions jamais connues ici. Et il ne faut pas insinuer non plus qu'il découvre des maladies aux gens qui n'en ont pas. Moi, la première, je me suis peut-être fait examiner dix fois La même chose pour M. Bernard, Voila notre ami Mousquet Je vais essayer de vous trouver un coin.

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