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José-Maria de HEREDIA (1842-1905) (Recueil : Les Trophées) - La Trebbia

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José-Maria de HEREDIA (1842-1905) (Recueil : Les Trophées) - La Trebbia L'aube d'un jour sinistre a blanchi les hauteurs. Le camp s'éveille. En bas roule et gronde le fleuve Où l'escadron léger des Numides s'abreuve. Partout sonne l'appel clair des buccinateurs. Car malgré Scipion, les augures menteurs, La Trebbia débordée, et qu'il vente et qu'il pleuve, Sempronius Consul, fier de sa gloire neuve, A fait lever la hache et marcher les licteurs. Rougissant le ciel noir de flamboîments lugubres, A l'horizon, brûlaient les villages Insubres ; On entendait au loin barrir un éléphant. Et là-bas, sous le pont, adossé contre une arche, Hannibal écoutait, pensif et triomphant, Le piétinement sourd des légions en marche.

« Sujet: José-Maria de HEREDIA (1842-1905) (Recueil : Les Trophées) - La Trebbia L'aube d'un jour sinistre a blanchi les hauteurs. Le camp s'éveille.

En bas roule et gronde le fleuve Où l'escadron léger des Numides s'abreuve. Partout sonne l'appel clair des buccinateurs. Car malgré Scipion, les augures menteurs, La Trebbia débordée, et qu'il vente et qu'il pleuve, Sempronius Consul, fier de sa gloire neuve, A fait lever la hache et marcher les licteurs. Rougissant le ciel noir de flamboiements lugubres, A l'horizon, brûlaient les villages Insubres ; On entendait au loin barrir un éléphant. Et là-bas, sous le pont, adossé contre une arche, Hannibal écoutait, pensif et triomphant, Le piétinement sourd des légions en marche. Les Trophées comprend cinq parties.

Les quatre premières parties de ce recueil traitent de l'histoire mondiale depuis les temps helléniques jusqu'à la Renaissance, et la dernière, de la nature et des rêves: «La Grèce et la Sicile», vues à travers l’Anthologie; «Rome et les Barbares», «Le Moyen Âge et la Renaissance» enfin, après «L’Orient et les Tropiques», «La Nature et le rêve».

Heredia fut l’un des élèves les plus attentifs au poète Leconte de Lisle, lequel n’avait pas évoqué dans ses œuvres de manière si pointue les évènements relatifs à la période romaine des guerres puniques.

Fidèle à la doctrine parnassienne, Heredia a ciselé à la perfection la forme de ces sonnets, et la thématique «obligée» – histoire, légendes et nature – est propice à des descriptions qui sont autant d'exercices de style.

Dans tous ses poèmes, Heredia présente en outre les événements dramatiques avec exactitude, évitant tout commentaire personnel et toute implication philosophique. Maître incontesté du sonnet français, il fut élu à l'Académie française en 1894, mais ne produisit plus d'oeuvre importante jusqu’à sa mort en 1905. Ce sonnet, considéré comme l’un des plus beaux de la langue française, façonné avec minutie, une rigueur dans le style qui lui permet toutes les effusions, un respect quasi religieux de la véracité historique des évènements décrits, mettant de côté toute considération philosophique. Premier quatrain : Récit de la guerre punique qui opposa Rome à Carthage.

Défaite de Rome au profil du carthaginois Hannibal, qui traversa les alpes à dos d’éléphant et infligea à Rome une cruelle défaite. Rythme qui suit une cadence militaire ; césure à l’hémistiche : 3, 3, 3 / 3 3 3 · Assonance en B dans tout le quatrain et en r, sentiment de lourdeur et d’atmosphère pesante. Récit d’un combat qui se met en place, la beauté du poème ne réside pas dans le fait historique de la défaite de Rome sur Carthage, Heredia dès le premier quatrain propose au lecteur de revivre la scène, sous le crible de l’appel sanguinaire de la bataille du côté romain et du côté carthaginois. · 1er vers : synecdoque (la partie pour le tout) : « blanchi les hauteurs.

»(Les alpes) Impression d’immensité, qui rappelle les tableaux des peintres de la renaissance italienne : au 1er plan le lever du soleil sur un champ, vaste et infini, au couleur claire et contrastée par la couleur de l’herbe et la cadence du fleuve qui traverse le champ, source de vie pour les soldats qui sont sur le point de livrer bataille. · Dissymétrie entre le vers 1/2, et vers 3 /4 En effet, les deux premiers vers présentent le camp romain s’éveillant, et l’enjambement entre le v 2 et 3 exprime l’ascendant des Numides sur les soldats romains + indice lexical‘ léger » et buccinateur « substantif créer à l’époque classique, En bas roule et gronde le fleuve Où l'escadron léger des Numides s'abreuve.. »

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