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Jorge Amado

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C’est dans une plantation de cacao de la province brésilienne de Bahia, à Pirangi exactement, que naquit l'un des plus célèbres écrivains du Brésil actuel. Ces deux mots de cacao et de Bahia préfigurent déjà son oeuvre, comme nous le verrons plus loin. C'est à Bahia même (appelé également Salvador) qu'il commença ses études dans une école religieuse dont il s'enfuit du reste à treize ans pour courir la campagne. Deux ans plus tard il travaille dans un journal, puis reprend ses études et, après avoir publié son premier livre, entreprend son doctorat en droit. L'année suivante, son second livre, précisément intitulé Cacao, fait de lui l'un des écrivains les plus populaires du Brésil. Dès 1936 il obtient l'une des plus hautes récompenses littéraires, le Prix Graça Aranha ­ qu'on peut comparer au Prix Goncourt ­ pour Mar Morto. Ses opinions politiques avancées lui valent à plusieurs reprises la prison ; ses livres sont tour à tour saisis et brûlés, enfin interdits dans l'ensemble des pays de langue portugaise. En 1941, Jorge Amado se voit obligé de prendre le chemin de l'exil, de s'installer en Argentine. Au cours de la guerre, en 1943, le Brésil entre dans la lutte aux côtés des Alliés et Amado peut réintégrer Bahia, reprendre la lutte politique et poursuivre son oeuvre littéraire. Lorsque la guerre s'achève, il est élu député de Sao Paulo.

« Jorge Amado C'est dans une plantation de cacao de la province brésilienne de Bahia, à Pirangi exactement, que naquit l'un des plus célèbres écrivains du Brésil actuel.

Ces deux mots de cacao et de Bahia préfigurent déjà son oeuvre, comme nous le verrons plus loin.

C'est à Bahia même (appelé également Salvador) qu'il commença ses études dans une école religieuse dont il s'enfuit du reste à treize ans pour courir la campagne.

Deux ans plus tard il travaille dans un journal, puis reprend ses études et, après avoir publié son premier livre, entreprend son doctorat en droit.

L'année suivante, son second livre, précisément intitulé Cacao, fait de lui l'un des écrivains les plus populaires du Brésil.

Dès 1936 il obtient l'une des plus hautes récompenses littéraires, le Prix Graça Aranha qu'on peut comparer au Prix Goncourt pour Mar Morto. Ses opinions politiques avancées lui valent à plusieurs reprises la prison ; ses livres sont tour à tour saisis et brûlés, enfin interdits dans l'ensemble des pays de langue portugaise.

En 1941, Jorge Amado se voit obligé de prendre le chemin de l'exil, de s'installer en Argentine.

Au cours de la guerre, en 1943, le Brésil entre dans la lutte aux côtés des Alliés et Amado peut réintégrer Bahia, reprendre la lutte politique et poursuivre son oeuvre littéraire.

Lorsque la guerre s'achève, il est élu député de Sao Paulo. Aucun écrivain brésilien n'a fait l'objet d'autant de biographies et n'a été plus souvent interviewé que Jorge Amado ; aucune oeuvre brésilienne n'a été, de nos jours, autant commentée ni traduite que la sienne.

Son oeuvre, composée essentiellement de romans, a, en effet, été traduite en trente et une langues.

Au Brésil, comme à l'étranger, certains de ses livres sont de véritables " best-sellers ".

Cette audience, cette popularité, ce retentissement national et mondial ont deux raisons : la première tient au caractère national et populaire de son oeuvre, l'autre aux opinions politiques de l'auteur.

Celui-ci en effet est un militant de longue date du Front Populaire brésilien, c'est-à-dire du Parti communiste. Souterrains de la liberté, publié en 1953, a obtenu le Prix Staline, décerné par l'U.R.S.S.

L'appartenance d'un auteur à la religion catholique ou au Parti communiste peut être pour son oeuvre, sinon la garantie absolue du succès, du moins un agent fécond de propagande. Le langage parlé par le peuple, et au sein du peuple, constitue la matière première des romans de Jorge Amado et leur confère un caractère national.

Mais le Brésil est un pays aux aspects multiples, et il existe de grandes différences entre le nord et le sud.

La population brésilienne du nord est plus lyrique et mystérieuse ; celle du sud, plus agitée et progressiste ; le nord plus rural, le sud plus industrialisé.

Le peuple que Jorge Amado dépeint est celui du nord ; plus précisément le peuple de la région de Bahia, zone du cacao et des nègres, zone d'intense folklore, dans une certaine mesure zone " primitive ".

Ce sont les délinquants juvéniles, les " jagandeiros ", les nègresses de " camdomblé ", les âmes superstitieuses, les assassins à gage, les meurtriers, les " cangaceiros ", les dresseurs de perroquets, les étrangers, les noirs et les mulâtres sensuels qui constituent, en somme, la matière " primitive ", le monde original d'où le fécond romancier de Bahia extrait ses personnages.

Jorge Amado est un néo-naturaliste dominé par le goût de fixer les multiples aspects de la vie sociale.

Fidèle à ses théories marxistes qui, parfois, ajoutent à son oeuvre et parfois en sont le défaut, ses pauvres et ses humbles sont " toujours " bons et ses riches et orgueilleux " toujours " mauvais.

Ce qui est indéniable chez Jorge Amado, c'est sa puissance lyrique, sa sincère sympathie pour les désemparés, son amour de poète pour les humbles.

Ce sera un marxiste, mais un marxiste pur dans son lyrisme.

On ne peut pas lui contester la véracité de ce langage populaire et typiquement brésilien.

C'est en s'imprégnant de ce langage que la littérature brésilienne est devenue " brésilienne ".

Je veux croire que les traductions étrangères de ses oeuvres ne peuvent rendre cette originalité ni cette vivacité de langage.

En somme, je pense que le Jorge Amado à l'usage des Portugo-Brésiliens est davantage l'authentique Jorge Amado que celui qui est traduit dans trente et une langues différentes.

Le Jorge Amado portugo-brésilien connaît la terre et la langue du Brésil, le lyrisme de bonne souche lisutanienne. Gilberto Freyre, dans une interview publiée par la revue " Cahiers ", à Paris (n°68, 1963), a dit quelque chose de très important et que le critique ou le lecteur de Jorge Amado ne doit pas oublier s'il ne veut pas tomber dans une sorte d'idolâtrie littéraire : " Jorge Amado, peut-être le seul écrivain brésilien d'une certaine importance qui soit allié au Parti communiste, est purement un " intuitif ", non un véritable intellectuel ; c'est un admirable créateur sur le plan littéraire, mais non un créateur d'idées, d'où il résulte qu'il n'est pas un authentique intellectuel qui allie la pensée à l'art.

" Je partage cette opinion.

A mon point de vue, ce qui caractérise Jorge Amado, c'est sa facilité d'être un rhapsode de l'âme populaire de la région de Bahia.

Facilité qui est intuition pure et géniale ; mieux, pur instinct. Très jeune, Jorge Amado commença à écrire des romans, ses romans du " cycle du cacao ".

C'est durant la jeunesse que l'instinct ou l'intuition sont les plus grands chez n'importe quel artiste.

De là le fait que ses premiers romans soient plus naturels.

Le Pays du Carnaval, son premier roman, parut en 1932 ; son auteur avait à peine dix-neuf ans ! Il s'agit de l'un de ses meilleurs livres, l'un de ceux où l'on saisit son art dans toute sa pureté.

Voici la liste de ses romans : Cacao (1933) ; Sueur (1934) ; Jubiaba (1935) ; Mar Morto (1936) ; Capitaines des sables (1937) ; Terres de l'infini (1942) ; Sao Jorge dos Ilheus (1944) ; Moisson Vermeille (1946) ; les Souterrains de la Liberté et, plus récemment, Gabrielle, OEillet et Cannelle et les Vieux Mariniers, complété par deux nouvelles : la Mort de Quincas Berro Dagua et Fidèle et complète reproduction du récit de Chico Pacheco. En dehors de son oeuvre romanesque, Jorge Amado a publié un guide, Bahia de tous les saints ; deux pièces de théâtre dont l'Amour du soldat.

Il est également l'auteur de deux biographies, l'une de Luis Carlos Prestes, l'autre du poète brésilien qui fut le prophète de l'abolitionnisme : Castro Alves et publiée sous le titre ABC de Castro Alves. Différentes oeuvres de Jorge Amado ont été traduites en français et publiées.

Citons principalement Cacao ; Mar Morto ; Terre violente ; la Terre aux fruits d'or (Sao Jorge dos Ilheus) ; Bahia de tous les saints et Capitaines des sables.. »

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