Jean LORRAIN (1855-1906) (Recueil : L'ombre ardente) - Devant un Frantz Halls
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Jean LORRAIN (1855-1906) (Recueil : L'ombre ardente) - Devant un Frantz Halls Dans un corps baleiné, renflé comme un ciboire, Tout de satins crémeux et d'opaques velours, C'est une dame étrange aux traits heurtés et courts, D'une laideur fantasque et rare de grimoire. En sa jupe espagnole à la fois blanche et noire Elle a l'air de sourire aux baroques amours Et montre avec orgueil, entre les tuyaux lourds De sa fraise, une gorge aux tons de vieil ivoire. Bouche épaisse et gourmande, oeil dévot, air narquois, Elle rit et d'un geste auguste et fier d'Infante Elle pince un bouton de rose entre ses doigts. De sa mine falote, heureuse et triomphante, Elle rit, se sachant, à défaut de traits droits Et fins, une laideur en voluptés savante.
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