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Imaginez une fable moderne en prose qui illustrera une morale reprenant le proverbe: il n'y a que la verite qui blesse soit pour le confirmer soit pour le contredire.

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« Imaginez une fable moderne en prose qui illustrera une morale reprenant le proverbe : « Il n'y a que la vérité qui blesse », soit pour le confirmer soit pour le contredire. Victor habitait un petit village dans lequel son papa était médecin.

Au fin fond de nos campagnes, le docteur est un personnage important et chacun de ses faits et gestes est relevé, commenté, étudié, critiqué.

Le père de Victor avait beaucoup de patients car il était bon, généreux et excellent praticien.

On venait de loin se faire soigner par lui.

Alors évidemment, le succès fait des jaloux, des envieux, surtout chez les gens aigris. Un matin, Victor était assis dans la cour de récréation de son école et jouait aux billes avec Mickaël, son meilleur ami.

Soudain, Jacqueline, la fille du boucher, une petite pécore, s'avança près des deux garçons et dit à sa copine Danielle, une vilaine petite noiraude : ‒ Maman a failli mourir hier.

C'était terrible. ‒ Ah, mon Dieu, c'est bien triste.

Pourquoi n'avez-vous pas appelé Floquet ? (Dans le langage de ce village, « appeler Floquet » signifiait « appeler le docteur », et donc puisqu'il n'y avait qu'un médecin, cela voulait dire « appeler le Dr Floquet », c'est-à-dire le père de Victor). ‒ Mais nous l'avons appelé : et c'est bien là le problème, rétorqua Jacqueline qui se mit à hausser la voix afin d'être entendue des deux garçons et surtout de Victor.

Mais oui, c'est à cause de Floquet, que Maman a failli mourir.

Ce médecin est un in-ca-pa-ble ! Victor leva les yeux, blessé.

Naturellement, il voulait défendre bec et ongles son papa mais il était honnête. Si son père avait fait une telle erreur, si son père avait vraiment été responsable du presque décès de la mère de Jacqueline, il devait faire profil bas.

De fait, il interrogea l'enfant. ‒ Que s'est-il passé ? Je ne comprends pas.

Papa est un très bon médecin.

Tout le monde le dit. ‒ Tu veux le savoir ? Et bien, hier, maman souffrait comme une damnée.

Elle a appelé ton père qui est venu en urgence.

Et tu sais quoi ? Il ne lui a donné aucun médicament.

Il l'a laissée souffrir.

C'était terrible.

Ton père est nul ! C'est un charlatan.

Même mon papa le dit, et l'oncle Gérard.

Même le postier dit que ton père, c'est un bon à rien ! Atterré, Victor ne répondit rien.

Michaël essaya de le faire rire en lui racontant une blague Carambar mais cela ne marcha pas.

Après l'école, Victor rentra chez lui et pleura beaucoup.

Au dîner, il ne dit rien mais surtout évita le regard de son père.

Ce dernier s'en rendit compte et vint le voir dans son lit.

Après plusieurs minutes, son fils lui raconta la discussion qu'il avait eue avec Jacqueline. ‒ Écoute Victor.

La mère de Jacqueline est une femme méchante qui raconte de nombreux ragots.

Tout ce qu'elle te dit est faux.

La preuve, tu peux aller chez le pharmacien et tu verras que je lui ai fait une ordonnance.

Je lui ai prescrit de l'aspirine et une chevillière.

Parce que ta mourante, enfin celle qui se faisait passer pour mourante ne s'était que tordu la cheville ! Victor fut rassuré.

Son père lui apprit que certaines personnes, des « langues de vipère » racontaient des mensonges sur les gens afin de les blesser et qu'il fallait les ignorer. Le lendemain, il raconta cela à Mickaël qui lui avoua qu'il n'avait jamais cru une parole de Jacqueline qui était menteuse.

Puis, Victor croisa la fillette : ‒ Ta mère n'a pas failli mourir hier.

Et mon père n'est pas incompétent.

Tu dis n'importe quoi ! ‒ C'est ce que tu crois ! Ton père est nul, c'est un mauvais médecin.

Il est d'ailleurs si incapable qu'il n'a plus aucun patient.

C'est ma mère qui me l'a dit. Victor ne répondit rien mais fut profondément blessé.

Il savait que son père avait encore beaucoup de patients, trop du reste, puisqu'il ne pouvait jamais rentrer tôt le soir ou prendre beaucoup de vacances.

Il savait que cette Jacqueline de malheur mentait, mais cela le blessait. « Il n'y a que la vérité qui blesse » dit le proverbe.

Pourtant, comme notre récit l'a démontré, cela n'est pas justifié et c'est même faux.

Il n'y a pas que la vérité qui puisse blesser, un mensonge, un ragot peut tout autant faire mal.. »

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