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Héloïse

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Héloïse 1101-1164 "Dieu m'est témoin que si Auguste, le maître du monde, m'avait jugée digne de l'honneur du mariage... il m'eût semblé plus précieux et plus honorable d'être appelée ta courtisane que son impératrice." La femme qui pouvait écrire ainsi mérite certainement de compter parmi les grandes amoureuses. Mais, bien que son amour passionné pour Abélard ait dominé toute sa vie, Héloïse fut vénérée de son temps, et mérite qu'on se souvienne d'elle, pour bien d'autres raisons. Née en 1101, elle passa son enfance au couvent d'Argenteuil avant de venir vivre chez son oncle, le chanoine Fulbert, près de Notre-dame. Au moment où elle rencontra Abélard, vers l'âge de dix sept ans, elle était déjà renommée pour son savoir. C'est en fait cette rare érudition qui attira l'attention du beau et brillant philosophe Abélard alors âgé de trente huit ans.

« Héloïse 1101-1164 "Dieu m'est témoin que si Auguste, le maître du monde, m'avait jugée digne de l'honneur du mariage...

il m'eût semblé plus précieux et plus honorable d'être appelée ta courtisane que son impératrice." La femme qui pouvait écrire ainsi mérite certainement de compter parmi les grandes amoureuses.

Mais, bien que son amour passionné pour Abélard ait dominé toute sa vie, Héloïse fut vénérée de son temps, et mérite qu'on se souvienne d'elle, pour bien d'autres raisons. Née en 1101, elle passa son enfance au couvent d'Argenteuil avant de venir vivre chez son oncle, le chanoine Fulbert, près de Notre-dame.

Au moment où elle rencontra Abélard, vers l'âge de dix sept ans, elle était déjà renommée pour son savoir.

C'est en fait cette rare érudition qui attira l'attention du beau et brillant philosophe Abélard alors âgé de trente huit ans. Les événements se succédèrent rapidement.

Après la cour ardente et secrète que lui fit Abélard, alors qu'il était censé lui donner des leçons la nuit dans la maison de son oncle, où il était venu loger dans ce but, ils goûtèrent ensemble des plaisirs passionnés.

Fulbert les découvrit et, furieux, chassa Abélard.

Héloïse se trouvant enceinte, s'enfuit avec Abélard en Bretagne.

Après la naissance de l'enfant, Abélard offrit d'épouser Héloïse, mais en secret. Elle essaya désespérément de l'en dissuader, craignant que le mariage n'ait sur sa carrière un effet désastreux.

En vain.

Après la cérémonie, Héloïse, en habit de nonne, se réfugia provisoirement à Argenteuil.

Alors la fureur de Fulbert, qui craignait qu'Abélard ne la persuadât de se faire religieuse, ne connut plus de bornes.

Il s'introduisit une nuit chez lui avec quelques complices, et ils le castrèrent. Pour cacher sa honte au monde, Abélard se fit moine, mais il ordonna d'abord à Héloïse de prendre le voile à Argenteuil.

Bien que sachant qu'elle n'avait pas de vocation religieuse, Héloïse obéit, comme toujours.

C'est ainsi qu'après un amour de dix huit mois, qui est devenu légendaire, commença pour elle une vie de nonne qui devait durer près d'un semi siècle. Pendant les dix premières années elle ne le vit ni n'entendit parler de lui.

Puis soudain, au moment où son couvent allait être dispersé, il lui écrivit pour l'inviter à venir avec ses soeurs s'installer à l'abbaye du Paraclet, pauvre et isolée, qu'il avait construite près de Nogent sur seine.

Il s'y rendit pour les accueillir et, par la suite, vint de temps en temps pour leur donner aide et conseils.

Mais il n'avait jamais de conversation privée avec celle dont le coeur brûlait toujours pour lui.

Puis, sans explication, ses visites cessèrent et Héloïse fut torturée par l'angoisse jusqu'au jour où, par hasard, tomba entre ses mains une lettre d'Abélard à un ami, racontant sa vie.

L'histoire de leur amour y était décrite en termes si vivants qu'Héloïse ne put contenir sa souffrance et lui écrivit ces deux lettres passionnées qui, depuis huit siècles, bouleversent tous ceux qui les lisent. Abélard lui répondit en prêtre, l'exhortant à tourner ses pensées vers Dieu.

Elle ne le pouvait pas, mais, lui obéissant une fois encore, elle ne lui écrivit plus que sur des sujets religieux, des lettres si pleines d'érudition, de raisonnement subtil et de bon sens qu'il est facile de comprendre comment, au cours des trente dernières années de sa vie, elle devint l'une des plus grandes abbesses de son temps, administrant les six couvents qui dépendaient du Paraclet, maintenant riche et florissant. Elle ne revit jamais Abélard vivant.

En 1140 il mourut à Cluny ; l'abbé, Pierre le Vénérable, envoya son corps à Héloïse afin qu'Abélard pût reposer, comme il le désirait, au Paraclet.

Pierre n'avait pas oublié sa tragédie, pas plus que ne l'oublia l'imagination populaire.

Et quand, vingt ans plus tard, cette abbesse renommée mourut à son tour, et qu'on ouvrit la tombe d'Abélard pour la coucher à son côté, comme elle l'avait demandé, une chronique rapporte qu'il leva les bras et les mit autour de celle qui "était véritablement son amie".. »

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