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Gertrude Stein

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C'est son frère Léo qui incita Gertrude Stein à s'installer à Paris. Léo, qui se piquait de peinture, était installé au 27 rue de Fleurus, à deux pas de son atelier. Les Stein s'intéressaient vivement à la peinture de leur temps puisqu'ils achetèrent, dès 1904, des toiles d'artistes encore inconnus du grand public, Gauguin et Toulouse-Lautrec ; ils contribuèrent à libérer Cézanne de sa pauvreté ; ils achetèrent aussi, en 1904, une œuvre de Picasso, alors peintre obscur, qui deviendra un ami de Gertrude et fera d'elle un remarquable portrait. De Matisse, ils acquirent La femme au chapeau. Lorsque Léo Stein quitta la rue de Fleurus pour s'installer en Italie, il laissa tous les Picasso à sa sœur. Celle-ci, malgré des revenus modestes, se constitua une belle collection de peintures. Elle recevait tous les samedis soirs. Jusqu'à la première guerre mondiale, les peintres constituèrent les gros bataillons de ses invités : Picasso et Matisse, évidemment, amis de la première heure. Gris, Pascin, Picabia, Marcoussis, Delaunay, Marie Laurencin ; mais les poètes n'étaient pas de reste, tels Apollinaire, ou Max Jacob. Après la guerre, le salon se renouvelle : Satie, Cocteau, Crevel, Supervielle, entre autres.

« Gertrude Stein C'est son frère Léo qui incita Gertrude Stein à s'installer à Paris.

Léo, qui se piquait de peinture, était installé au 27 rue de Fleurus, à deux pas de son atelier.

Les Stein s'intéressaient vivement à la peinture de leur temps puisqu'ils achetèrent, dès 1904, des toiles d'artistes encore inconnus du grand public, Gauguin et Toulouse-Lautrec ; ils contribuèrent à libérer Cézanne de sa pauvreté ; ils achetèrent aussi, en 1904, une oeuvre de Picasso, alors peintre obscur, qui deviendra un ami de Gertrude et fera d'elle un remarquable portrait.

De Matisse, ils acquirent La femme au chapeau.

Lorsque Léo Stein quitta la rue de Fleurus pour s'installer en Italie, il laissa tous les Picasso à sa soeur. Celle-ci, malgré des revenus modestes, se constitua une belle collection de peintures.

Elle recevait tous les samedis soirs.

Jusqu'à la première guerre mondiale, les peintres constituèrent les gros bataillons de ses invités : Picasso et Matisse, évidemment, amis de la première heure.

Gris, Pascin, Picabia, Marcoussis, Delaunay, Marie Laurencin ; mais les poètes n'étaient pas de reste, tels Apollinaire, ou Max Jacob.

Après la guerre, le salon se renouvelle : Satie, Cocteau, Crevel, Supervielle, entre autres.

Les Américains aussi étaient nombreux : Hemingway, Fitzgerald, Djuna Barnes, Virgil Thomson ou George Antheil, qui fonda un quatuor à cordes en 1926.

Gertrude Stein a beaucoup publié, notamment l'Autobiographie d'Alice Toklas (Alice Toklas était son amie depuis 1907) dont est extrait ce récit de la première visite à Picasso : "(...) nous allâmes à Montmartre ; pour moi, c'était la première fois.

Je n'ai jamais cessé d'aimer Montmartre.

Nous y allons de temps en temps et j'éprouve toujours le même sentiment d'affection et d'attente que j'avais alors.

C'est un endroit où vous vous tenez debout tout le temps et où vous attendez souvent, sans jamais attendre rien de précis, mais simplement pour être là debout.

(...) D'abord nous allâmes voir Picasso (...).

Nous montâmes quelques marches et nous franchîmes la porte ouverte, laissant à notre gauche l'atelier où plus tard Juan Gris devait vivre sa vie de martyr, mais où vivait alors un certain Vaillant, un vague peintre, qui devait prêter son atelier comme vestiaire pour dames le jour du fameux banquet pour Rousseau ; ensuite nous dépassâmes un escalier très raide qui descendait à la maison où un peu plus tard Max Jacob eut son atelier ; nous dépassâmes aussi un autre petit escalier-échelle qui conduisait à l'atelier où peu de temps auparavant un jeune homme s'était suicidé.

(Picasso peignit à cette occasion une des plus étonnantes de ses premières toiles : les amis du jeune homme autour de sa bière.) Nous laissâmes derrière nous tout cela et allâmes frapper à une grande porte, que Picasso ouvrit pour nous.

Puis nous entrâmes.

Il était habillé de ce que les Français appellent "un singe", une salopette de coton bleue ou brune, je pense que la sienne était bleue, on l'appelle un “singe” parce que c'est fait d'une seule pièce avec une ceinture, et si la ceinture n'est pas attachée, ce qui arrive souvent, elle pend par derrière et on a l'air d'un singe.

Ses yeux étaient les plus beaux que j'eusse jamais vus, ils étaient dévorants et bruns.

Et ses mains étaient brunes, délicates et vives.

Nous nous avançâmes dans la pièce.

Il y avait dans un coin un canapé, un très petit poêle qui servait pour la cuisine et le chauffage dans un autre coin, quelques chaises, une grande chaise cassée sur laquelle Gertrude Stein était assise quand Picasso fit son portrait ; une odeur de chien et de peinture régnait dans la pièce ; il y avait un grand chien que Picasso déplaçait comme s'il avait été un meuble encombrant.

Picasso nous invita à nous asseoir, mais, comme toutes les chaises étaient occupées, nous restâmes debout, et ce fut ainsi durant toute notre visite.". »

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