Georges RODENBACH (1855-1898) (Recueil : Le règne du silence) - Songeur, dans de beaux rêves t'absorbant
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Georges RODENBACH (1855-1898) (Recueil : Le règne du silence) - Songeur, dans de beaux rêves t'absorbant Songeur, dans de beaux rêves t'absorbant, La pendule, à l'heure où seul tu médites, T'afflige avec ses bruits froids, stalactites Du temps qui s'égoutte et pleure en tombant. C'est une eau qui filtre en petites chutes Et soudain se glace aux parois du coeur ; Et cela produit toute une langueur L'émiettement de l'heure en minutes. Collier monotone et désenfilé De qui chaque perle est pareille et noire, Roulant parmi la chambre sans mémoire ; Piqûres du temps ; tic-tac faufilé. Ah ! Qu'elle s'arrête un peu, la pendule ! Toujours l'araignée invisible court Dans le grand silence, avec un bruit sourd... Et ce qu'elle mord, et nous inocule ! La peur que demain soit comme aujourd'hui, Que l'heure jamais ne sonne autre chose : Un destin réglé dans la chambre close ; Un peu plus de sable au désert d'ennui.
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