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François-Xavier GARNEAU (1809-1866) - Le Voltigeur. Souvenir de Châteauguay (1831)

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François-Xavier GARNEAU (1809-1866) - Le Voltigeur. Souvenir de Châteauguay (1831) Sombre et pensif, debout sur la frontière, Un Voltigeur allait finir son quart ; L'astre du jour achevait sa carrière, Un rais au loin argentait le rempart. Hélas, dit-il, quelle est donc ma consigne ? Un mot anglais que je ne comprends pas : Mon père était du pays de la vigne, Mon poste, non, je ne te laisse pas. Un bruit soudain vient frapper son oreille : Qui vive... point. Mais j'entends le tambour. Au corps de garde est-ce que l'on sommeille ? L'aigle, déjà, plane aux bois d'alentour. Hélas, etc. C'est l'ennemi, je vois une victoire ! Feu, mon fusil : ce coup est bien porté ; Un Canadien défend le territoire, Comme il saurait venger la Liberté. Hélas, etc. Quoi ! l'on voudrait assiéger ma guérite ? Mais quel cordon ! ma foi qu'ils sont nombreux ! Un Voltigeur, déjà prendre la fuite ? Il faut encor, que j'en tue un ou deux. Hélas, etc. Un plomb l'atteint, il pâlit, il chancelle ; Mais son coup part, puis il tombe à genoux. Le sol est teint de son sang qui ruisselle. Pour son pays, de mourir qu'il est doux ! Hélas, etc. Ses compagnons, courant à la victoire, Vont jusqu'à lui pour étendre leur rang. Le jour, déjà, désertait sa paupière, Mais il semblait dire encor en mourant : Hélas ! c'est fait, quelle est donc ma consigne ? Un mot anglais que je ne comprends pas : Mon père était du pays de la vigne. Mon poste, non, je ne te laisse pas.

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