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Faites l'éloge du métier de comédien ?

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C'est d'autant plus nécessaire que le comédien porte en grande partie la responsabilité du succès : c'est lui qui sera hué si la pièce échoue. D. - Comment, enfin, oublier que la plupart des acteurs ignorent les joies durables d'une vie privée paisible ? Accaparés par leur métier, exposés à mille tentations, ils divorcent souvent, et n'ont guère le temps d'élever leurs enfants. II - Les joies du métier : Elles sont si grandes que pour certains jouer la comédie est aussi indispensable que la vie même (Sacha Guitry, roi du théâtre de René Benjamin). a) Le comédien est d'abord un magicien qui distrait la foule anonyme. Il a la joie de faire vibrer le public, de lui inspirer des émotions diverses; le menant à sa guise, il établit entre ce public et lui un contact mystérieux; il peut, a sa fantaisie, le faire rire ou pleurer, sans, pourtant, si l'on en croit Diderot, dans le Paradoxe sur le comédien, éprouver lui-même ces divers sentiments. b) Tous les grands comédiens (Lucien Guitry, Jouvet) ont marqué de leur griffe leurs interprétations. Ils ont pu ainsi être eux-mêmes tout en étant un « autre ». C'est le seul métier qui permette à la fois de s'évader de sa propre vie pour incarner un rôle et de rester soi-même en affirmant sa personnalité.

« Faites l'éloge du métier de comédien. Introduction : a et b) La carrière de comédien attire particulièrement les jeunes gens. c) C'est, en effet, une des carrières les plus difficiles, mais aussi les plus exaltantes. I.

— Les difficultés : A.

— C'est une carrière harassante et pénible : a) Il faut passer de longues heures à apprendre et à répéter des rôles, et même plusieurs rôles, pour remplacer au pied levé un défaillant. b) Aujourd'hui, certaines pièces à succès sur les Boulevards sont jouées des années et il doit être fastidieux d'interpréter si longtemps un même personnage. c) Il doit être difficile d'oublier parfois ses propres soucis pour le divertissement d'un public avide de plaisir. B.

— Elle est aussi aléatoire : a) Avant de réussir, les jeunes acteurs connaissent souvent le « trac ». Molière lui-même a connu pendant quinze ans les difficultés des comédiens errant de ville en ville; b) quand la réussite paraît assurée, on est exposé à la jalousie, à la médisance ou à la calomnie.

Des rivalités comme celles de Mlle Mars et de Marie Dorval sont restées célèbres. c) Les goûts du public sont inconstants et toujours avides de nouveautés.

C'est la raison pour laquelle la vieillesse des acteurs est si pénible. C.

— Elle demande une certaine modestie, et une connaissance de ses possibilités et de ses limites.

Un acteur doit avoir le courage de refuser un rôle pour lequel il n'est pas fait.

C'est d'autant plus nécessaire que le comédien porte en grande partie la responsabilité du succès : c'est lui qui sera hué si la pièce échoue. D.

— Comment, enfin, oublier que la plupart des acteurs ignorent les joies durables d'une vie privée paisible ? Accaparés par leur métier, exposés à mille tentations, ils divorcent souvent, et n'ont guère le temps d'élever leurs enfants. II — Les joies du métier : Elles sont si grandes que pour certains jouer la comédie est aussi indispensable que la vie même (Sacha Guitry, roi du théâtre de René Benjamin). a) Le comédien est d'abord un magicien qui distrait la foule anonyme.

Il a la joie de faire vibrer le public, de lui inspirer des émotions diverses; le menant à sa guise, il établit entre ce public et lui un contact mystérieux; il peut, a sa fantaisie, le faire rire ou pleurer, sans, pourtant, si l'on en croit Diderot, dans le Paradoxe sur le comédien, éprouver lui-même ces divers sentiments. b) Tous les grands comédiens (Lucien Guitry, Jouvet) ont marqué de leur griffe leurs interprétations.

Ils ont pu ainsi être eux-mêmes tout en étant un « autre ».

C'est le seul métier qui permette à la fois de s'évader de sa propre vie pour incarner un rôle et de rester soi-même en affirmant sa personnalité. c) Quelle noblesse enfin de donner à la foule un enseignement; faire connaître la pensée d'un écrivain, servir de médiateur entre le créateur et le public, donner aux spectateurs le goût de la beauté, le sens du rythme, éveiller leur sensibilité, toutes tâches qui s'imposent à un grand comédien. Conclusion : Il n'est plus question d'excommunier les acteurs.

C'est heureux.

Ce métier exige un long apprentissage et des dons éclatants, mais il comporte aussi bien des risques.

A la jeunesse de réfléchir avant de le choisir.. »

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