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Evelyn Waugh

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Vieil enfant terrible ou jeune monstre sacré ? Romancier. Voyageur qui aime et sait raconter, méchamment, ses périples et ses escapades. Humoriste éblouissant. Conservateur tranquille ­ ultra parfois mais à l'anglaise. Converti au catholicisme en 1930, Evelyn Waugh fait partie d'une de ces nombreuses tribus littéraires qui hantent pittoresquement les plaines culturelles de la Grande-Bretagne : à côté des Strachey, des Sitwell, des Toynbee, des Lehman, il y a les Waugh. Evelyn Waugh avait un bel avenir derrière lui. Il lui permit de sortir aussi respectablement qu'une débutante présentée à la Cour. Un père "critique bien connu" : ce ne fut pas fatal. Un frère aîné lancé par le scandale de son roman The Loom of youth : c'était encourageant. En quittant Oxford, Evelyn fut sage : il publia la fine et brillante biographie d'usage ­ cultivée, pas érudite ­ en l'occurrence celle d'un préraphaélite. Plus tard, il s'attaquera à celle d'un martyr, le jésuite Edmund Campion, maître de la prose élisabéthaine. Il y mettra moins d'esthétisme, plus de force et autant de piété. Vite, l'embryon traditionnel de l'homme de lettres ­ triste professionnel ­ s'imposera comme romancier, avec les rocambolesques aventures de Paul Pennyfeather, pion qui manque d'épouser la grande maquerelle, fournisseuse en gros de Rio, la si belle, si riche, si mondaine Margot Best-Chetwynde. Waugh, comme Thackeray, aura toujours le génie des noms, aussi réels et imaginaires que ses marionnettes humaines.