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Eschyle

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Eschyle est le seul des grands poètes grecs de l'âge classique qui ait vu de ses propres yeux la brillante victoire de la démocratie athénienne, à l'intérieur sur la tyrannie, à l'extérieur sur l'agression perse, et qui l'ait aidée de ses propres mains à la remporter. A vrai dire, Sophocle, alors âgé de seize ans, fut présent à Salamine, mais Hérodote et Euripide étaient encore enfants, et Thucydide et Socrate n'étaient pas encore nés. Eschyle a donc une place à part, non seulement à cause de son style, mais encore à cause de sa vie. Il est né en 525 ou 524 av. JC, d'un père issu d'une famille d'Eupatrides, Euphirion d'Eleusis. Sa première jeunesse est contemporaine de l'expulsion des tyrans d'Athènes et des profondes réformes démocratiques de Clisthène. Il fit probablement jouer ses premières tragédies tout au début du Ve siècle, en un temps où la révolte des Ioniens et l'incessante expansion de la puissance perse agitaient et angoissaient déjà l'âme des Athéniens et rapprochaient le moment de la décisive et glorieuse lutte pour la vie, à laquelle ses compatriotes devaient prendre une part prépondérante. En 490 av. JC, il combattit à Marathon, pendant que son frère Cynégirus était tué alors qu'il essayait d'empêcher la fuite d'un vaisseau perse. Il s'est probablement battu également à Salamine et, peut-être, à Artémisium et à Platées. D'une part, il contribua ainsi aux triomphes des Grecs continentaux et à l'incomparable rayonnement qu'allait acquérir Athènes. D'autre part, il était en relation avec la riche et puissante cour de Hiéron de Syracuse. Son premier séjour dans l'île est postérieur de peu à la fondation de la ville d'Etna. A cette occasion, il fit jouer ses Perses et il écrivit une pièce (Les Etnées) en l'honneur de la nouvelle cité. Il retourna une deuxième fois en Sicile après la représentation de sa trilogie, L'Orestie, et c'est là qu'il mourut, à Gela, en 456 av. JC. Une légende, à laquelle chacun est libre de croire ou de mettre en doute, veut qu'il ait été tué par une tortue tombée des griffes d'un aigle qui aurait pris son crâne chauve pour un roc, sur lequel se serait brisée la carapace. On sait peu de chose de sa vie, après les guerres médiques. Il semble, à un certain moment, avoir été persécuté pour avoir divulgué certains secrets des mystères d'Eleusis, sans doute dans ses pièces. Il se défendit en disant qu'il n'avait pas cru dire ce qui ne devait pas être dit. De cet incident et de l'accent religieux de toute son œuvre, il semble permis de conclure avec quelque raison qu'il avait été initié aux mystères.

« Eschyle Eschyle est le seul des grands poètes grecs de l'âge classique qui ait vu de ses propres yeux la brillante victoire de la démocratie athénienne, à l'intérieur sur la tyrannie, à l'extérieur sur l'agression perse, et qui l'ait aidée de ses propres mains à la remporter.

A vrai dire, Sophocle, alors âgé de seize ans, fut présent à Salamine, mais Hérodote et Euripide étaient encore enfants, et Thucydide et Socrate n'étaient pas encore nés.

Eschyle a donc une place à part, non seulement à cause de son style, mais encore à cause de sa vie. Il est né en 525 ou 524 av.

JC, d'un père issu d'une famille d'Eupatrides, Euphirion d'Eleusis.

Sa première jeunesse est contemporaine de l'expulsion des tyrans d'Athènes et des profondes réformes démocratiques de Clisthène.

Il fit probablement jouer ses premières tragédies tout au début du Ve siècle, en un temps où la révolte des Ioniens et l'incessante expansion de la puissance perse agitaient et angoissaient déjà l'âme des Athéniens et rapprochaient le moment de la décisive et glorieuse lutte pour la vie, à laquelle ses compatriotes devaient prendre une part prépondérante.

En 490 av.

JC, il combattit à Marathon, pendant que son frère Cynégirus était tué alors qu'il essayait d'empêcher la fuite d'un vaisseau perse.

Il s'est probablement battu également à Salamine et, peut-être, à Artémisium et à Platées. D'une part, il contribua ainsi aux triomphes des Grecs continentaux et à l'incomparable rayonnement qu'allait acquérir Athènes.

D'autre part, il était en relation avec la riche et puissante cour de Hiéron de Syracuse.

Son premier séjour dans l'île est postérieur de peu à la fondation de la ville d'Etna.

A cette occasion, il fit jouer ses Perses et il écrivit une pièce (Les Etnées) en l'honneur de la nouvelle cité.

Il retourna une deuxième fois en Sicile après la représentation de sa trilogie, L'Orestie, et c'est là qu'il mourut, à Gela, en 456 av.

JC.

Une légende, à laquelle chacun est libre de croire ou de mettre en doute, veut qu'il ait été tué par une tortue tombée des griffes d'un aigle qui aurait pris son crâne chauve pour un roc, sur lequel se serait brisée la carapace. On sait peu de chose de sa vie, après les guerres médiques.

Il semble, à un certain moment, avoir été persécuté pour avoir divulgué certains secrets des mystères d'Eleusis, sans doute dans ses pièces.

Il se défendit en disant qu'il n'avait pas cru dire ce qui ne devait pas être dit.

De cet incident et de l'accent religieux de toute son œuvre, il semble permis de conclure avec quelque raison qu'il avait été initié aux mystères. Sa carrière de poète tragique a été, selon toute vraisemblance, couronnée de succès dès ses débuts.

Il remporta sa première victoire en 484 av.

JC, sa dernière en 458 av.

JC, avec L'Orestie.

Dans sa jeunesse il eut pour rivaux des auteurs tels que Phrynichos et Choerilos, sur l'œuvre desquels nous savons peu de chose.

Plus tard, son principal adversaire fut Sophocle qui l'emporta une première fois sur lui en 468 av.

JC.

Euripide était encore beaucoup trop jeune pour pouvoir l'affronter.

Après sa mort, il fut décrété que l'archonte devait procurer un chœur à quiconque désirait monter ses pièces.

Il paraît donc avoir acquis de son temps la célébrité qu'il devait conserver à jamais. Nous ignorons tout de sa vie privée, sauf que son fils, Euphorion, se fit poète dramatique, à son tour, mais sans grand succès.

Nos connaissances essentielles sur sa personnalité nous viennent de ses tragédies elles-mêmes et du portrait burlesque qu'Aristophane a dessiné de lui dans ses Grenouilles.

Semblable portrait ne peut, évidemment, être pris entièrement au sérieux ; mais on peut, raisonnablement, conjecturer que notre poète avait des manières aussi altières que son style, qu'il était conscient d'être "un homme de Marathon" et n'aimait guère les opinions différentes de la sienne.

Néanmoins, Aristophane pousse, évidemment, sa peinture au noir, en opposant le vieil écrivain au "progressiste" Euripide, et en faisant ainsi d'Eschyle un conservateur épris de traditions.

En réalité, c'est Eschyle qui créa la tragédie attique.

Son art autant que ses idées sont ceux d'un novateur. De plus de quatre-vingts tragédies qu'il écrivit, sept seulement sont venues jusqu'à nous.

Elles suffisent, cependant, pour nous permettre de suivre à la fois le développement de la tragédie grecque durant la première moitié du Ve siècle, et celui de la personnalité et du génie de leur auteur.

De plus, nous possédons, dans l'Orestie, une trilogie complète (forme dont Eschyle a presque toujours fait usage), où nous pouvons admirer, dans leur splendeur, l'élévation et la puissance de son imagination. A l'origine la tragédie attique semble avoir été une sorte de danse chantée, où le chef de chœur, ou quelque autre personnage, détenait un rôle particulier, consistant à narrer ou à mimer quelque exploit héroïque ou quelque légende religieuse.

En portant le nombre des acteurs à deux, Eschyle a rendu possible le drame proprement dit.

C'est là, incontestablement, la plus grande de ses innovations techniques ; et bien qu'il ait, par la suite, suivi l'exemple de Sophocle et employé trois acteurs, c'est le premier pas qui transforma réellement l'art de la tragédie. On attribue également à Eschyle d'autres innovations de mise en scène.

Apparemment, il avait une prédilection particulière pour les costumes et les accessoires fastueux.

Dans Prométhée enchaîné, le dieu Okéanos parle avec un orgueil visible du monstre ailé sur lequel il fait son apparition, et nous pouvons aisément imaginer les costumes somptueux, barbares ou terrifiants des choristes et des figurants de ses pièces.

Aristophane tourne en ridicule les longs silences dramatiques de certains de ses personnages principaux.

Et sans doute le style grave et solennel du spectacle, et peut-être même son excès d'apparat, s'accordaient-ils avec le langage du poète.

Un coup d'œil sur ses tragédies elles-mêmes nous éclairera sur ce point comme sur d'autres. La première d'entre elles, les Suppliantes, date probablement des premières années du Ve siècle av.

JC : c'est donc l'une des œuvres les plus anciennes d'Eschyle.

Le chœur y joue encore le rôle principal, l'action y est insignifiante ou. »

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