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Ernest Hemingway

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Le premier cadeau que reçut Hemingway enfant, des mains de son père, fut un fusil. C'est d'un coup de fusil dans la tête que meurt Francis Macomber et cette mort préfigure étrangement celle de l'écrivain : “... il sentit un brusque éclair aveuglant et incandescent faire explosion à l'intérieur de son crâne et ce fut tout ce qu'il ressentit jamais". Le père et le fils se sont tués de la même façon : d'un coup de fusil, l'arme des pionniers. Ce ne sont pas là des coïncidences et seule une psychanalyse expliquerait dans l'œuvre la symbolique du fusil. Quand naît Hemingway, les temps héroïques de la "frontière" ne sont pas si lointains. Une riche tradition orale a conservé le souvenir des exploits des pionniers, venus les premiers dans le pays avec leurs fusils et leurs bibles, chasseurs et défricheurs, nobles et purs comme les héros de Fenimore Cooper. En compagnie de petits Indiens d'une réserve voisine, le jeune Hemingway chasse l'écureuil et pêche la truite ; la nuit, il entend le cri des coyotes ; c'est une jeune Indienne qui l'initie aux choses de l'amour. Beau comme au matin de la création, le monde, pour lui, est une rivière au fond d'un vallon, un feu de camp, une biche entrevue à travers les arbres. Ces premières sensations forment la trame d'une série de contes d'une grande fraîcheur où l'écrivain se peint sous les traits d'un héros, Nick Adams.

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