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D'URFÉ ( 1567-1625)

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Apparenté par sa mère à la famille ducale de Savoie, HONORÉ D'URFÉ appartient à un milieu largement ouvert aux influences de la Renaissance italienne. Il grandit à la Bastie d'Urfé dans le Forez. Il mène une jeunesse un peu folle, s'engage à fond dans la Ligue et s'y compromet tellement qu'il est obligé, après la défaite de son parti, de s'exiler en Savoie. En 1600, son frère étant entré dans les ordres, il épouse sa belle-soeur, Diane, dont le mariage vient d'être déclaré nul. L'aimait-il depuis longtemps ou s'agissait-il de conserver aux d'Urfé la fortune de Diane? On l'ignore. Ce qui est sûr, c'est que bientôt les deux époux se mettent à vivre chacun de son côté. D'Urfé réussit à rentrer en grâce auprès de la cour de France. Il partage désormais son temps entre ses domaines du Forez, la cour de Savoie et Paris. Il fréquente l'Hôtel de Rambouillet. Il est l'ami de Malherbe. Il est tué dans les rangs de l'armée savoyarde, au cours d'une expédition contre Gênes et l'Espagne.

« D'URFÉ ( 1567-1625) Apparenté par sa mère à la famille ducale de Savoie, HONORÉ D'URFÉ appartient à un milieu largement ouvert aux influences de la Renaissance italienne.

Il grandit à la Bastie d'Urfé dans le Forez.

Il mène une jeunesse un peu folle, s'engage à fond dans la Ligue et s'y compromet tellement qu'il est obligé, après la défaite de son parti, de s'exiler en Savoie.

En 1600, son frère étant entré dans les ordres, il épouse sa belle-soeur, Diane, dont le mariage vient d'être déclaré nul.

L'aimait-il depuis longtemps ou s'agissait-il de conserver aux d'Urfé la fortune de Diane? On l'ignore.

Ce qui est sûr, c'est que bientôt les deux époux se mettent à vivre chacun de son côté.

D'Urfé réussit à rentrer en grâce auprès de la cour de France.

Il partage désormais son temps entre ses domaines du Forez, la cour de Savoie et Paris.

Il fréquente l'Hôtel de Rambouillet.

Il est l'ami de Malherbe.

Il est tué dans les rangs de l'armée savoyarde, au cours d'une expédition contre Gênes et l'Espagne. L'Astrée.

Ce roman fut ébauché dès 1589.

D'Urfé en publia sans nom d'auteur les trois premières parties en 1607, 1610 et 1613.

Après sa mort, son secrétaire Balthazar Baro acheva l'ouvrage, dont les parties IV et V parurent en 1627. A la fin du Ve siècle, sur les bords du Lignon, en Forez, vivent d'aristocratiques bergers descendant de familles qui se sont retirées là pour fuir la domination romaine.

Céladon aime Astrée depuis trois ans.

Une brouille survient entre eux.

Chassé par Astrée qui le croit infidèle, Céladon se jette dans le Lignon.

Il est sauvé par des nymphes.

L'une d'elles, Galatée, s'éprend de lui.

Il échappe à Galatée et, docile à la volonté d'Astrée qui, lui avait défendu de reparaître devant elle sans son ordre, il reste d'abord caché dans les bois.

Puis, pour la revoir, il se déguise en femme.

Une guerre survient.

Il sauve Astrée.

Croyant qu'elle lui a pardonné, il quitte son déguisement.

Elle le chasse de nouveau.

Ils se retrouvent pourtant à la fontaine de Vérité et, grâce à l'intervention du druide Adamas, ils se réconcilient. Sur cette mince histoire se greffent une quarantaine d'épisodes secondaires, constituant autant de petits romans. LA FANTAISIE DANS L'ASTRÉE La forme du roman pastoral avait été fixée en Italie par l'Arcadia de Sannazar Mais d'Urfé prend surtout pour modèles l'Aminta du Tasse, le Pastor fido de Guarini, la Diana de Montemayor, la Galatea de Cervantès.

Comme ses devanciers italiens et espagnols, il met en scène des bergers dépourvus de toute rusticité, qui ne sont guère occupés que de leurs amours.

L'Astrée paraît avoir l'invraisemblance pour règle.

L'auteur ne se soucie pas d'enchaîner logiquement les épisodes de son récit.

Il prête à ses personnages des principes de conduite qui défient le bon sens : Astrée met son orgueil à s'obstiner dans une rancune injustifiée ; la soumission de Céladon aux volontés tyranniques de sa maîtresse, la pureté, le désintéressement de son amour excèdent les possibilités humaines.

Et comment admettre la fiction de cette élite de bergers, aux mœurs polies, au langage recherché, vivant à l'écart du monde? A mesure que le récit s'avance, les éléments romanesques, combats, déguisements, reconnaissances, se multiplient sous l'influence vraisemblable des Amadis, romans épiques d'origine hispano-portugaise très en vogue à cette époque. LA VÉRITÉ DANS L'ASTRÉE Malgré tant de fantaisie et d'artifice, l'Astrée reste vraie.

Le cadre (vallée du Lignon et monts du Forez) est dépeint avec une grande exactitude.

Les personnages représentent l'amour sous toutes ses formes.

Selon Boileau, ils sont « aussi finement imaginés qu'agréablement variés ».

Finement imaginés, mais non pas imaginaires Ils correspondent à des types réels.

L'Astrée est un roman à clés, où l'auteur décrit ce qu'il a observé, raconte selon son propre aveu, « les diverses passions ou plutôt folies » qui l'ont « tourmenté l'espace de cinq ou six ans.

» Sous leur travestissement rustique, on devine des gentilshommes foréziens vivant sur leurs terres.

Pimandre, qui s'intéresse aux « antiquités de cette contrée », fait songer à quelque érudit local.

Adamas « prince des druides » serait le portrait d'un évêque.

Le nymphes sont des dames de la cour.

Malheureusement, comme d'Urfé mélange les souvenirs des milieux différents dans lesquels il a vécu, Forez et Savoie, l'identification des personnages et des épisodes n'a pu jusqu'à présent se faire. SIGNIFICATION DE L'ASTRÉE Ce roman s'appuie sur une conception quasi mystique de l'amour, qui se résume dans cette phrase : « Il est impossible d'aimer ce qu'on n'estime pas.

» tomme les héros courtois, les bergers de l'Astrée mettent toute leur volonté au service de l'amour.

Il ne leur inspire que de belles actions.

Il les rend héroïques, « généreux ». L'Astrée exalte le rêve, romanesque.

Elle offre à l'imagination un idéal charmant d'innocence et d'amour.

Sans doute, cet idéal n'est pas à la portée de tous.

Pour l'atteindre, il faut beaucoup de noblesse naturelle.

Mais la passion ainsi comprise est le meilleur épanouissement de l'être, une promesse certaine de bonheur.

C'est pourquoi la sensibilité littéraire du XVIIe siècle doit tant à l'influence de l'Astrée.. »

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