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Dans l'extrême variété des oeuvres qu'on appelle « romans » que cherchez-vous : des personnages attachants, une histoire passionnante, l'évocation d'un milieu réel ou imaginaire, une incitation à la réflexion ou au rêve ou quelque autre intérêt ?

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I. La nature de l'envoûtement romanesque A. Robbe-Grillet : « Un roman, pour la plupart des amateurs — et des critiques — c'est avant tout une histoire. Un « vrai romancier » c'est celui qui sait raconter une histoire. » (Pour un Nouveau Roman). A. Bellessort : « Le succès des romans repose sur notre éternel besoin qu'on nous raconte des histoires où nous nous reconnaissons tels que nous voudrions être. » K. Haedens : « Lorsqu'il laisse imprimer le mot « roman » sur la couverture de son livre, (le romancier) prend l'engagement de distraire. S'il ne le tient pas, s'il invite seulement à penser ou à rêver, il est philosophe, poète, mais il n'est pas romancier. » (Paradoxe sur le roman). P. Valéry : « Une seule loi, mais sous peine de mort ; il faut — et d'ailleurs il suffit — que la suite nous entraîne et même nous aspire, vers une fin qui peut être l'illusion d'avoir vécu violemment ou profondément une aventure, ou bien celle de la connaissance précise d'individus inventés. » (Hommage à Marcel Proust). E. Triolet : « Rares sont ceux qui se trouvent à l'abri de l'action du roman. Pour moi, ce sont des malades, insensibilisés par quelques abus (philosophie, affaires, ascétisme). Mais pour la plupart d'entre nous, quand nous recevons la décharge de ces forces intérieures, incernables, du roman, de la fiction, nous les subissons comme la faim, l'angoisse, l'amour, la beauté, comme ce qui est essentiel dans la vie. » M. Proust : « Une fois que le romancier nous a mis dans cet état... où toute émotion est décuplée, où son livre va nous troubler à la façon d'un rêve mais d'un rêve plus clair que ceux que nous avons en dormant et dont le souvenir durera davantage, alors, voici qu'il déchaîne en nous pendant une heure tous les bonheurs et tous les malheurs possibles dont nous mettrions dans la vie des années à connaître quelques-uns, et dont les plus intenses ne nous seraient jamais révélés parce que la lenteur avec laquelle ils se produisent nous en ôte la perception. » (Du côté de chez Swann).

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