Dans « Floréal » (VI, 14), le poète lance cette imprécation contre Napoléon et ses « bandits » : « Soyez maudits, bourreaux qui lui [au poète] masquez le jour, D'emplir de haine un coeur qui déborde d'amour! » Vous commenterez ces deux vers.
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                    Le devoir de violence]
Les Châtiments sont certes une oeuvre de circonstance, inspirée par un épisode 
sanglant de l'Histoire, mais Victor Hugo ne s'en tient pas à la dénonciation du 
coup d'État juste après l'événement ; il continue mois après mois à crier son 
indignation et à réclamer vengeance, car la France est maintenue dans les fers 
et dans l'abjection. Pour accomplir ce devoir de mémoire, il utilise toutes les 
armes de la satire.
[1. Le devoir de mémoire]
Si le poète ajoute à sa lyre « une corde d'airain » pour clouer au pilori le 
tyran et ses complices, pour écraser en même temps « l'antre et la bête fauve », 
c'est parce qu'il a un devoir de mémoire, envers les martyrs d'abord, puis 
envers le peuple français tout entier. Le coup d'État du 2 décembre est un crime 
contre la République et contre l'humanité, l'empereur est un « singe », un « 
histrion », mais aussi un « loup », un « bandit » qu'un nouveau Juvénal doit 
vouer aux gémonies. Victor Hugo flétrit Napoléon III comme Juvénal et Tacite ont 
flétri un Tibère ou un Néron et son témoignage servira à la postérité à 
instruire le procès de Napoléon III devant le tribunal de l'Histoire. Mais 
l'objectivité de l'historien la cède à la colère du satiriste.
[2. Les armes de la satire]
La satire dispose de trois armes : l'ironie, l'indignation et l'enthousiasme 
vengeur.
[a.
                
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- Vous commenterez et discuterez ce jugement de René Pomeau en l'appliquant au texte des Liaisons dangereuses : « Ce disciple de Rousseau déteste le pathos. Ce qui lui tient à coeur, il le laisse en creux [...]. Le mot clé de l'oeuvre, c'est le cri du libertin à Danceny tenté par la carrière de l'homme à bonnes fortunes : « Ah ! croyez-moi, on n'est heureux que par l'amour ! ». Laclos a établi cette vérité par la preuve inverse. »
 - Marc de PAPILLON DE LASPHRISE (1555-1599) (Recueil : L'Amour passionnée de Noémie) - Qu'en dites-vous, mon Coeur ? Je vous prie de le dire
 - Anna de NOAILLES (1876-1933) (Recueil : Le coeur innombrable) - Les saisons et l'amour
 - Charles GUÉRIN (1873-1907) (Recueil : Le coeur solitaire) - L'amour nous fait trembler comme un jeune feuillage
 - Charles GUÉRIN (1873-1907) (Recueil : Le coeur solitaire) - Dernières paroles du poète