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Cours de Français sur: Baroque et classicisme.

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La vision baroque du monde s'exprime d'abord, dans la littérature, par le refus des règles et de la régularité : les écrivains rejettent, par exemple, la hiérarchie des genres (l'opposition entre les genres nobles et les genres vulgaires). Ainsi, de nombreuses pièces comme L'Illusion comique de Corneille ou La Tempête de Shakespeare mêlent allègrement les registres comique et tragique. La poésie et le roman portent également la marque de ce mélange des genres : si Théophile de Viau s'attache à évoquer la passion amoureuse ou la beauté de la nature sur le mode lyrique et dans un style précieux, Paul Scarron, lui, relève d'une veine plus satirique qui dénonce les ridicules des hommes, avec la complicité du lecteur. « II portait sur ses épaules une basse de viole, et, parce qu'il se courbait un peu en marchant, on l'eût pris de loin pour une grosse tortue qui marchait sur ses jambes de derrière. Quelque critique murmurera de la comparaison, à cause du peu de proportion qu'il y a d'une tortue à un homme ; mais j'entends parler des grandes tortues qui se trouvent dans les Indes, et de plus, je m'en sers de ma seule autorité. » (Paul SCARRON, Le Roman comique.) Le thème de l'illusion et de l'apparence trompeuse est repris sous des formes multiples dans les oeuvres littéraires : introduction d'éléments merveilleux (fées, magiciens, animaux enchantés, etc.), construction en abyme (le « théâtre dans le théâtre »), récurrence des thèmes de l'eau fuyante et insaisissable, du feu volatile et impalpable, etc. L'idée qui prédomine est que « le monde entier est un théâtre » (Shakespeare). Enfin, le foisonnement se manifeste dans l'écriture littéraire à travers des figures d'accumulation, d'opposition (antithèses, oxymores qui traduisent la complexité du monde) ou d'amplification (hyperboles).

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