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Corneille, Le Cid, Acte IV, scène 1.

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Corneille, Le Cid, Acte IV, scène 1. CHIMÈNE N'est-ce point un faux bruit ? le sais-tu bien, Elvire ? ELVIRE Vous ne croiriez jamais comme chacun l'admire, Et porte jusqu'au ciel, d'une commune voix, De ce jeune héros les glorieux exploits. Les Maures devant lui n'ont paru qu'à leur honte ; Leur abort fut bien prompt, leur fuite encor plus prompte ; Trois heures de combat laissent à nos guerriers Une victoire entière et deux rois prisonniers. La valeur de leur chef ne trouvait point d'obstacles. CHIMÈNE Et la main de Rodrigue a fait tous ces miracles ? ELVIRE De ses nobles efforts ces deux rois sont le prix ; Sa main les a vaincus, et sa main les a pris. CHIMÈNE De qui peux-tu savoir ces nouvelles étranges ? ELVIRE Du peuple qui partout fait sonner ses louanges, Le nomme de sa joie et l'objet et l'auteur, Son ange tutélaire et son libérateur. CHIMÈNE Et le roi, de quel oeil voit-il tant de vaillance ? ELVIRE Rodrigue n'ose encor paraître en sa présence ; Mais don Diègue ravi lui présente enchaînés, Au nom de ce vainqueur, ces captifs couronnés, Et demande pour grâce à ce généreux prince Qu'il daigne voir la main qui sauve la province. CHIMÈNE Mais n'est-il point blessé ?

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