CHARLES PERRAULT
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Les Contes de Perrault ont la grâce surannée d'un XVIIe siècle imaginaire, de rois, de bals, de carrosses et de paysans. « Peau d'âne », « Cendrillon », « le Chat botté », « le Petit Chaperon rouge », évoquent un monde de chaumières et de châteaux, de forêts et de champs, fortement marqué par la couleur locale. La grâce des Contes se trouve également dans la transparente simplicité du style qui s'évanouit dans sa modestie jusqu'à la fadeur insipide pour ne laisser admirer que le mythe à l'état pur, qui s'impose à la mémoire, et lui seul. Quelques formules clefs ou magiques émaillent dans leur dureté de pierres précieuses toute cette fluidité. Le « Il était une fois... » pour donner le ton, le « tire la chevillette et la bobinette cherra » qui se grave dans l'esprit en dehors de toute signification banale. Le scrupuleux secrétaire qu'était Perrault a remarquablement enregistré les traditions folkloriques orales et leur a évité de périr, à un moment où la christianisation des campagnes achevait d'extirper toute trace de paganisme. Elles se survivent ainsi à elles-mêmes et deviennent des objets précieux au musée de l'ethnologie.
Liens utiles
- Charles Perrault, Préface des contes
- Charles Perrault
- Charles Perrault a déclaré à propos des contes que ces bagatelles n'étaient pas de pures bagatelles, qu'elles renfermaient une morale utile et que le récit enjoué dont elles étaient enveloppées n'avait été choisi que pour les faire entrer plus agréablement dans l'esprit et d'une manière qui instruisît et divertît tout ensemble. Vous direz comment les apologues que vous avez lus et étudiés illustrent ce jugement. Vous vous appuierez pour traiter ce sujet, sur les textes du corpus (Lettr
- Charles Perrault, « Les Fées », Histoires ou contes du temps passé avec des moralités, 1697.
- CHARLES BAUDELAIRE, « L’ennemi » “ Spleen et idéal” Les Fleurs du mal (1857)