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Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894) (Recueil : Poésies diverses) - Nox

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Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894) (Recueil : Poésies diverses) - Nox Sur la pente des monts les brises apaisées Inclinent au sommeil les arbres onduleux ; L'oiseau silencieux s'endort dans les rosées, Et l'étoile a doré l'écume des flots bleus. Au contour des ravins, sur les hauteurs sauvages, Une molle vapeur efface les chemins ; La lune tristement baigne les noirs feuillages ; L'oreille n'entend plus les murmures humains. Mais sur le sable au loin chante la Mer divine, Et des hautes forêts gémit la grande voix, Et l'air sonore, aux cieux que la nuit illumine, Porte le chant des mers et le soupir des bois. Montez, saintes rumeurs, paroles surhumaines Entretien lent et doux de la Terre et du Ciel ! Montez, et demandez aux étoiles sereines S'il est pour les atteindre un chemin éternel. O mers, ô bois songeurs, voix pieuses du monde, Vous m'avez répondu durant mes jours mauvais ; Vous avez apaisé ma tristesse inféconde, Et dans mon coeur aussi vous chantez à jamais !

« Charles-Marie LECONTE DE LISLE, Poésies diverses, « Nox ». Nox 1.

Sur la pente des monts les brises apaisées 2.

Inclinent au sommeil les arbres onduleux ; 3.

L'oiseau silencieux s'endort dans les rosées, 4.

Et l'étoile a doré l'écume des flots bleus. 5.

Au contour des ravins, sur les hauteurs sauvages, 6.

Une molle vapeur efface les chemins ; 7.

La lune tristement baigne les noirs feuillages ; 8.

L'oreille n'entend plus les murmures humains. 9.

Mais sur le sable au loin chante la Mer divine, 10.

Et des hautes forêts gémit la grande voix, 11.

Et l'air sonore, aux cieux que la nuit illumine, 12.

Porte le chant des mers et le soupir des bois. 13.

Montez, saintes rumeurs, paroles surhumaines 14.

Entretien lent et doux de la Terre et du Ciel ! 15.

Montez, et demandez aux étoiles sereines 16.

S'il est pour les atteindre un chemin éternel. 17.

Ô mers, ô bois songeurs, voix pieuses du monde, 18.

Vous m'avez répondu durant mes jours mauvais ; 19.

Vous avez apaisé ma tristesse inféconde, 20.

Et dans mon coeur aussi vous chantez à jamais ! Charles Marie René Leconte de Lisle (1818-1894) : poète dont l’œuvre est dominée par trois recueils Poèmes antiques (1852), Poèmes barbares (1862) et Poèmes tragiques (1884), ainsi que par ses traductions d’auteurs anciens. Il est considéré comme le chef de file du mouvement parnassien, autant par l’autorité que lui a conférée son œuvre poétique propre que par des préfaces dans lesquelles il a exprimé un certain nombre de principes auxquels se sont ralliés les poètes d’une génération – entre la période romantique et le symbolisme – regroupés sous le vocable de parnassiens à partir de 1866. Tout comme Hérédia, Leconte de Lisle est attaché à la réalité historique et à la beauté de transcription.

Il cherche son inspiration parmi les peuples barbares ou les natures exotiques.

Il « peint » plusieurs tableaux de nature sauvage, en particulier des grands fauves. La poésie de Leconte de Lisle : Par certains aspects, la poésie Leconte de Lisle est proche du romantisme.

Cf.

la description de la nature sauvage (couleur, exotisme, animaux,...), les sujets historiques et mythologiques, le goût de la liberté dans la fantaisie… Toutefois, comme Gautier, Leconte de Lisle développe l’idée de l’Art pour l’Art et défend une doctrine nouvelle – celle qui sert de modèle aux parnassiens – caractérisée par quelques principes : une poésie impersonnelle (le poète ne doit pas chanter son ego VS les romantiques) ; le poète doit privilégier le travail de la forme plutôt que se laisser aller à sa seule inspiration débridée (VS les romantiques ; il doit viser la Beauté ; par opposition aux sentiments, la science, guidée par la raison, constitue un champ d’expression infini ; le poète ne doit pas s’impliquer dans la vie moderne… « Nox » : • Poème composé de 5 quatrains. • 30 alexandrins. • Disposition des rimes : elles sont croisées, du type ABAB.. »

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