Charles GUÉRIN (1873-1907) (Recueil : Le semeur de cendres) - La pensée est une eau sans cesse jaillissante
Extrait du document
Charles GUÉRIN (1873-1907) (Recueil : Le semeur de cendres) - La pensée est une eau sans cesse jaillissante La pensée est une eau sans cesse jaillissante. Elle surgit d'un jet puissant du coeur des mots, Retombe, s'éparpille en perles, jase, chante, Forme une aile neigeuse ou de neigeux rameaux, Se rompt, sursaute, imite un saule au clair de lune, S'écroule, décroît, cesse. Elle est soeur d'Ariel Et ceint l'écharpe aux tons changeants de la Fortune Où l'on voit par instants se jouer tout le ciel. Et si, pour reposer leurs yeux du jour, des femmes, Le soir, rêvent devant le jet mobile et vain Qui pleut avec la nuit dans l'azur du bassin, L'eau pure les caresse et rafraîchit leurs âmes Et fait battre leurs cils et palpiter leur sein, Tandis que la pensée, en rejetant ses voiles, Dans un nouvel essor jongle avec les étoiles.
Liens utiles
- Charles GUÉRIN (1873-1907) (Recueil : Le semeur de cendres) - Un soir, au temps du sombre équinoxe d'automne
- Charles GUÉRIN (1873-1907) (Recueil : Le semeur de cendres) - Ô jeunesse, fervent et clair foyer d'amour
- Charles GUÉRIN (1873-1907) (Recueil : Le semeur de cendres) - Une flûte au son pur...
- Charles GUÉRIN (1873-1907) (Recueil : Le semeur de cendres) - Goûte, me dit le Soir de juin avec douceur
- Charles GUÉRIN (1873-1907) (Recueil : Le semeur de cendres) - Ce soir, sur le chemin sonore du coteau