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Boylesve et Estaunié

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René Tardiveau, dit René Boylesve, est né à La Haye-Descartes, en Touraine. Son premier roman, Le Médecin des dames de Néans (1896), décrit l'éveil à l'amour et à la joie de vivre chez une jeune femme de notaire dans une morne petite ville d'Anjou. Par la suite, Boylesve se complaît quelque temps dans le libertinage gracieux avec Les Bains de Bade (1896) et surtout La Leçon d'amour dans un parc (1902), dont l'intrigue se déroule sur les bords de la Loire, puis il écrit alternativement des romans d'amour et des romans de moeurs. Mon Amour (1908) est une émouvante monographie de la passion, et Souvenirs du jardin détruit (1924) une peinture nuancée de la vie du coeur. Mais Boylesve reste surtout l'auteur d'études de la vie provinciale : Mademoiselle Cloque (1899) retrace l'existence d'une vieille fille qui, par son héroïsme intransigeant, fait son propre malheur et celui d'une nièce tendrement aimée; La Becquée (190I) peint une femme autoritaire que possède l'unique passion du bien familial à sauvegarder et à augmenter; Madeleine jeune femme (1912) a pour héroïne une « jeune fille bien élevée » que son milieu a contrainte à un pénible mariage de raison.

« RENÉ BOYLESVE (1867-1926 René Tardiveau, dit René Boylesve, est né à La Haye-Descartes, en Touraine.

Son premier roman, Le Médecin des dames de Néans (1896), décrit l'éveil à l'amour et à la joie de vivre chez une jeune femme de notaire dans une morne petite ville d'Anjou.

Par la suite, Boylesve se complaît quelque temps dans le libertinage gracieux avec Les Bains de Bade (1896) et surtout La Leçon d'amour dans un parc (1902), dont l'intrigue se déroule sur les bords de la Loire, puis il écrit alternativement des romans d'amour et des romans de moeurs.

Mon Amour (1908) est une émouvante monographie de la passion, et Souvenirs du jardin détruit (1924) une peinture nuancée de la vie du coeur.

Mais Boylesve reste surtout l'auteur d'études de la vie provinciale : Mademoiselle Cloque (1899) retrace l'existence d'une vieille fille qui, par son héroïsme intransigeant, fait son propre malheur et celui d'une nièce tendrement aimée; La Becquée (190I) peint une femme autoritaire que possède l'unique passion du bien familial à sauvegarder et à augmenter; Madeleine jeune femme (1912) a pour héroïne une « jeune fille bien élevée » que son milieu a contrainte à un pénible mariage de raison. René Boylesve s'est attaché à peindre « les scènes et les figures communes à la famille provinciale française ».

Il analyse avec prédilection « le tragique silencieux » de l'existence d'êtres sensibles, dont les passions se heurtent aux préjugés sociaux.

Psychologie pénétrante, constante justesse de ton, équilibre et discrétion, telles sont les qualités essentielles de ce romancier que goûtent les délicats. ÉDOUARD ESTAUNIÉ (1862-1942) Le Dijonnais Édouard Estaunié, haut fonctionnaire dans l'administration des Postes, occupa ses loisirs à mûrir des romans.

Ses premières oeuvres, un peu lourdes, mais solides, sont d'inspiration rationaliste : dans L'Empreinte (1896), Estaunié, qui reprochait aux méthodes des jésuites de paralyser la personnalité, imaginait les répercussions de leur éducation dogmatique sur la carrière d'un de leurs anciens élèves; Le Ferment (1899) étudiait chez certains individus le développement de la mystique anarchiste sous l'influence du prolétariat intellectuel.

Par la suite, Estaunié élargit sa conception du roman et s'oriente vers le spiritualisme : L'Ascension de M.

Baslèvre (1919) est l'histoire d'un être insignifiant qu'un amour malheureux élève au mysticisme; L'Appel de la route (1919) et L'Infirme aux mains de lumière (1923) montrent que l'épreuve de la souffrance impose la croyance à l'immortalité. Édouard Estaunié s'est assigné pour but de percer, dans ses romans, le mystère des âmes.

Selon lui, les nécessités de la vie sociale imposent aux hommes des gestes et des habitudes qui n'ont aucun rapport avec leur vie intérieure, faite de souffrances muettes, de désirs ou de passions refoulées.

Des existences entières se passent sans que rien n'affleure de « la vie secrète »; seule, une crise morale imprévue peut faire surgir la vérité profonde.

Édouard Estaunié est un romancier probe et sincère, soucieux d'observation rigoureuse.. »

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