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Bérénice - Acte 2 scène 2: TITUS

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Bérénice - Acte 2 scène 2: TITUS « Et je l'ai vue aussi cette cour peu sincère, A ses maîtres toujours trop soigneuse de plaire, Des crimes de Néron approuver les horreurs ; Je l'ai vue à genoux consacrer ses fureurs. Je ne prends point pour juge une cour idolâtre, Paulin : je me propose un plus noble théâtre ; Et sans prêter l'oreille à la voix des flatteurs, Je veux par votre bouche entendre tous les cœurs. Vous me l'avez promis. Le respect et la crainte Ferment autour de moi le passage à la plainte ; Pour mieux voir, cher Paulin, et pour entendre mieux, Je vous ai demandé des oreilles, des yeux ; J'ai mis même à ce prix mon amitié secrète : J'ai voulu que des cœurs vous fussiez l'interprète, Qu'au travers des flatteurs votre sincérité Fît toujours jusqu'à moi passer la vérité. Parlez donc. Que faut t'il que Bérénice espère ? Rome lui sera t'elle indulgente ou sévère ? Dois-je croire qu'assise au trône des Césars, Une si belle reine offensât ses regards ? »

« Bérénice Acte 2 scène 2 TITUS « Et je l'ai vue aussi cette cour peu sincère, A ses maîtres toujours trop soigneuse de plaire, Des crimes de Néron approuver les horreurs ; Je l'ai vue à genoux consacrer ses fureurs. Je ne prends point pour juge une cour idolâtre, Paulin : je me propose un plus noble théâtre ; Et sans prêter l'oreille à la voix des flatteurs, Je veux par votre bouche entendre tous les cœurs. Vous me l'avez promis.

Le respect et la crainte Ferment autour de moi le passage à la plainte ; Pour mieux voir, cher Paulin, et pour entendre mieux, Je vous ai demandé des oreilles, des yeux ; J'ai mis même à ce prix mon amitié secrète : J’ai voulu que des cœurs vous fussiez l'interprète, Qu'au travers des flatteurs votre sincérité Fît toujours jusqu'à moi passer la vérité. Parlez donc.

Que faut t'il que Bérénice espère ? Rome lui sera t'elle indulgente ou sévère ? Dois-je croire qu'assise au trône des Césars, Une si belle reine offensât ses regards ? » C'est en 1670 que Racine a fait représenter pour la première fois devant la cour sa tragédie de Bérénice, après avoir accepté d'affronter le célèbre Corneille en traitant quelque temps après lui le même sujet (Corneille est l’auteur de Tite et Bérénice) : celui des amours entre Titus et Bérénice.

Au cœur de l’œuvre de Racine, nous trouvons le déchirement d’un homme entre son devoir d’empereur et l’amour qu’il éprouve pour la princesse Bérénice.

C’est autour de ce dilemme tragique, entre les sentiments et le devoir, l’intérêt particulier et l’intérêt général, que se construit toute la pièce.

Celle-ci peut se lire comme le long avènement de sa décision, comme le retardement d’une décision qu’on sait inéluctable.

Au cours de la deuxième scène de l’acte II, les spectateurs sont témoins d'une conversation privée entre Titus et son confident Paulin. Celui-ci confirme l'opposition de Rome à cette union avec Bérénice.

Héroïque, Titus annonce sa décision : il va quitter celle qu’il aime dans l’intérêt de Rome. Etudiant ce passage, la question au centre de notre travail sera de montrer dans quelle mesure la tirade de Titus est nécessaire à la révélation du conflit central de la pièce entre l’amour et le devoir. Si dans un premier temps nous pouvons étudier la situation d’énonciation et la structure de la tirade, nous verrons ensuite qu’elle met en place le conflit central de la pièce entre amour et devoir et annonce subtilement quel sera le dénouement de ce conflit. I. Une tirade devant le personnage muet du confident a.

Une situation d’énonciation particulière Nous commencerons par étudier ce texte en nous intéressant à la situation d’énonciation.

En effet, il faut bien voir que nous n’étudions qu’un fragment d’une scène en vérité fort longue et fort importante dans la pièce.

Titus convie son confident Paulin afin de connaitre l’opinion de Rome sur sa possible union avec Bérénice, princesse orientale.

Ce dernier lui apprend à la cour de la scène que nul empereur de Rome, même les plus farouches et effrénés, n’a ose se marier a une princesse en raison de la haine des romains pour la monarchie.

Il faut donc bien voir que nous étudions un texte qui est le fragment d’un échange plus long entre l’empereur et son confident.

Nous avons donc affaire a une tirade, et non a un monologue, c'est-àdire à une parole adressée directement à un personnage présent sur scène. b.

Une tirade obéissant aux lois de la rhétorique. »

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