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André CHÉNIER (1762-1794) (Recueil : Elégies) - Il n'est donc plus d'espoir, et ma plainte perdue

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André CHÉNIER (1762-1794) (Recueil : Elégies) - Il n'est donc plus d'espoir, et ma plainte perdue Il n'est donc plus d'espoir, et ma plainte perdue A son esprit distrait n'est pas mème rendue ! Couchons-nous sur sa porte. Ici, jusques au jour Elle entendra les pleurs d'un malheureux amour. Mais, non... Fuyons... Une autre avec plaisir tentée Prendra soin d'accueillir ma flamme rebutée, Et de mes longs tourments pour consoler mon coeur... Mais plutôt renonçons à ce sexe trompeur. Qui ? moi ? j'aurais voulu sur ce seuil inflexible Tenter à mes douleurs un coeur inaccessible ; J'aurais flatté, gémi, pleuré, prié, pressé !... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Que l'amour au plus sage inspire de folie ! Allons ; me voilà libre, et pour toute ma vie. Oui, j'y suis résolu ; je n'aimerai jamais ; J'en jure... Ma perfide avec tous ses attraits Ferait pour m'apaiser un effort inutile... J'admire seulement qu'à ce sexe imbécile Nous daignions sur nos voeux laisser aucun pouvoir ; Pour repousser ses traits on n'a qu'à le vouloir. Ingrate que j'aimais, je te hais, je t'abhorre... Mais quel bruit à sa porte ?... Ah ! dois-je attendre encore ? J'entends crier les gonds... On ouvre, c'est pour moi !... Oh ! ma Camille m'aime et me garde sa foi... Je l'adore toujours... Ah ! dieux ! ce n'est pas elle ! Le vent seul a poussé cette porte cruelle.

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