Analyse linéaire olympe de gouges

« Homme, es-tu capable d’être juste ? C’est une femme qui t’en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit.

Dis-moi ? Qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ? Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l’oses, l’exemple de cet empire tyrannique. Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un coup d’œil sur toutes les modifications de la matière organisée ; et rends-toi à l’évidence quand je t’en offre les moyens ; cherche, fouille et distingue, si tu peux, les sexes dans l’administration de la nature.

Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d’œuvre immortel. L’homme seul s’est fagoté un principe de cette exception.

Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l’ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles ; il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l’égalité, pour ne rien dire de plus. Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791 INTRODUCTION: Olympe de Gouges née sous le nom de Marie Gouze est une auteure engagée dont les écrits reflètent ses nombreux combats pour l'égalité et la justice entre les êtres humains.

Féministe avant tout, elle souhaite réhabiliter les femmes dans la société et leur octroyer une place légitime en tant que citoyenne.

Elle écrit La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791 pour pallier les manquements de La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Elle sera guillotinée le 3 novembre 1793 après avoir été accusé d’être l’auteur d’une affiche girondine.

Après la dédicace à la reine Marie-Antoinette et avant de donner les articles de sa Déclaration, Olympe de Gouges écrit un court texte intitulé « Les droits de la femme » dans lequel elle interpelle les hommes. Comment Olympe de Gouges défend les femmes à travers la dénonciation de l’oppression masculine ? Dans un premier temps nous verrons l’interpellation de l’homme pour le provoquer du v 1 a 5, ensuite nous verrons du vers 6 à 10 l’éloge de la nature qui discrédite l’homme et enfin nous verrons du v 14 à la fin l’homme coupable de ses agissements. P A R T I E 1 : Interpellation de l’homme pour le défier, le provoquer « Homme », apostrophe —> interpelle à l’homme de façon brusque et le pronom « tu » accentue le rapport d’égalité entre l’homme et elle-même, ainsi que la familiarité avec laquelle elle s’adresse à lui, cela renforce l’importance de ses propos. « Es-tu capable d’être juste ? » —> interrogation totale directe / question rhétorique —> elle n’attend pas de réponse. « C’est une femme qui t’en fait la question » —> antithèse homme / femme —> provocation « tu ne lui ôtera pas du moins ce droit » —> négation totale + futur —> l’homme ne peut pas retirer à la femme le droit de s’exprimer. « Du moins » —> adverbe —> qui rappelle le manque de confiance d’Olympe de Gouges envers les hommes qui ont déjà ôtés beaucoup de droits aux femmes. « Dis-moi ? » —> ordre / souhait —> insiste sur la liberté de parole accordée aux hommes. « Qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ? » —> domination de l’homme + champs lexical de la tyrannie. « Ta force ? Tes talents ? » —> ironie, elle.... »