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Analyse linéaire Le Gouvernement du bonheur Cyrano de Bergerac

Publié le 21/03/2023

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« « Le gouvernement du bonheur », Extrait de L’histoire comique des Etats de Empires du Soleil de Cyrano de Bergerac (1662) : analyse linéaire Introduction Cyrano de Bergerac est un libre penseur, dramaturge et homme d’épée, Savinien de Cyrano de Bergerac (1619-1655) a été longtemps méconnu.

Son théâtre est cependant d’une grande qualité. Sa pièce la plus célèbre, Le pédant joué, a inspiré Molière pour ses Fourberies de Scapin. Ses deux romans ne paraitront qu’après sa mort.

L’autre monde ou les états et empires de la lune (1649) et Les états et empires du soleil (1652) constituent une première expérimentation littéraire en France de ce qui deviendra la science-fiction : Cyrano s’appuie en effet sur des recherches scientifiques récentes.

En 1610, la lunette astronomique avait ainsi permis d’observer des montagnes dans la lune.

Cyrano avait lui-même de solides connaissances scientifiques.

Son ouvrage, L’autre monde ou les états et empires de la lune, sent très fortement la poudre et le bûcher. Athée, libertin, Cyrano repousse toutes les religions et tous les conformismes, attribuant comme devise aux habitants de la lune, les Sélénites : « Songez à librement vivre ». L’histoire comique des États et Empires du Soleil est un roman utopique qui critique la société du souverain du temps de Cyrano (Louis XIV).

Celui-ci raconte l’histoire d’un homme qui voyage sur le soleil. Dans l’extrait que nous allons étudier, le narrateur, qui voyage sur le soleil, découvre la République des Oiseaux, dont la pie lui explique le fonctionnement. Analyse linéaire La phrase nominale « Le gouvernement du bonheur » affiche d’emblée une volonté didactique et argumentative.

On y retrouve deux thématiques qui peuvent sembler antithétiques : la politique avec le terme gouvernement et les sentiments intimes avec la notion de « bonheur ».

Le texte s’ouvre par une appréciation méliorative du narrateur. Dès le début du texte, la pie et l’homme dialoguent.

C’est une figure de style : la personnification. La pie parle la même langue que l’homme puisqu’ils dialoguent, celle-ci est donc personnifiée. L’aigle est également personnifié par le biais du verbe d’action « se vint asseoir ». Le registre de cet extrait est merveilleux.

D’abord l’histoire se déroule dans les « États et Empires du Soleil », étoile inexplorable du fait de son extrême chaleur, ici plus précisément sur « les rameaux d’un arbre ».

Le narrateur humain est en présence d’une pie et d’un aigle.

La pie et l’homme dialoguent.

Le lecteur est donc plongé immédiatement dans la fiction. L’intention spontanée du narrateur lorsqu’il rencontre l’aigle est de s’agenouiller devant lui.

En effet l’aigle est un symbole traditionnel de l’empire et de la force.

Cette intention est exprimée par le verbe de volonté « je voulus », le narrateur en donne clairement l’explication « croyant que ce fut le roi ».

Le participe présent « croyant » montre d’emblée l’erreur du narrateur. L’expression « ne m’eut contenu dans mon assiette » signifie « m’a fait rester à ma place ». La présence des guillemets et de l’incise contenant le verbe de déclaration indique que le récit fait place au discours direct. En bonne oratrice, la pie attise l’intérêt de son destinataire par le recours à une question rhétorique qui lui permet de lancer sa longue interprétation.

Cette question montre également la surprise de la pie face au comportement du narrateur. Le champ lexical de l’erreur de jugement et du manque de lucidité se retrouve dans les termes : « imagination », « cru » et « jugeant ».

En effet la pie répond à sa question rhétorique en affichant son mépris sans détour : par l’apostrophe « vous autres hommes » qui a une connotation péjorative, par l’utilisation de l’adverbe insultant « sottement ».

Par ailleurs nous pouvons noter que le pronom personnel ne renvoie plus seulement à Cyrano mais le rend représentatif du genre humain. Le narrateur critique ensuite explicitement : • Le roi de France, par la gradation en rythme ternaire constituée de trois superlatifs : « aux plus grands, aux plus forts, aux plus cruels ».

Ce dernier adjectif souligne le manque de justice du gouvernement français ; • L’ethnocentrisme, par l’expression « jugeant de toutes choses par vous » ; • La loi du plus fort et de la soumission servile des Hommes, par « que vous vous laissez commander aux plus grands, aux plus forts et aux plus cruels...

» « Mais », au début du deuxième paragraphe, est une conjonction de coordination.

Elle exprime l’opposition.

Elle est employée également pour changer de paragraphe et exprimer une nouvelle idée, un argument clair : « notre politique est bien autre ». Ici la conjonction « Mais » est renforcée par l’utilisation de l’adverbe d’insistance « bien », ce qui différencie nettement le gouvernement français de celui des États du Soleil.

Il s’agit de montrer à quel point les deux systèmes politiques sont opposés. Pour mieux opposer les deux systèmes, la pie reprend la même structure de phrase mais remplace chaque adjectif par son antonyme.

Il s’agit ici d’un parallélisme antithétique de la présentation du roi : d’un côté « plus grands », « plus forts », « plus cruels » et de l’autre « plus faible », « plus doux », « plus pacifique ».

Le contraste est d’autant plus frappant du fait de la proximité de ces deux propositions. À noter que « car » annonce l’explication de la cause, de l’origine de cette différence absolue. Les termes qui soulignent le pouvoir du peuple sont « nous le choisissons », « le changeons nous », « nous le prenons ».

Même si l’on parle de « roi », on comprend alors qu’il s’agit d’une démocratie républicaine. Le mandat de « six mois » du roi est une critique indirecte adressée à la monarchie absolue de droit divin où le roi ne perd son titre qu’à sa mort. La pie explique l’adjectif « faible » prévoyant la question du narrateur (ici porte-parole du lecteur étonné) grâce à la proposition subordonnée circonstancielle de but introduite par « afin que ». L’explication est surprenante car elle annonce la vulnérabilité du roi, la possibilité de se venger de lui, et contraste alors avec l’aspect intouchable du roi français.

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