Analyse linéaire IV « Chant de l’honneur », Calligrammes, Apollinaire
Publié le 25/01/2023
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«
Analyse linéaire IV
« Chant de l’honneur », Calligrammes, Apollinaire
Introduction :
Poète du début du XXe siècle, Apollinaire appartient aux avant-gardes littéraires.
Il travaille
les limites de la poésie, comme le montre son travail des calligrammes, alliant poésie et dessin, mais
aussi celles de la syntaxe, comme l’indique l’absence de ponctuation dans la majorité de ses poèmes.
C’est le cas dans « Le Chant de l’honneur », poème des Calligrammes, dont nous étudions un extrait.
Dans ce poème, il est question de la guerre, mais elle est évoquée de manière particulièrement
atténuée.
La souffrance des soldats n’est vraiment mentionnée qu’à quelques occasions.
Nous pouvons
ainsi nous demander comment Apollinaire réussit à exprimer la beauté d’une chose aussi affreuse que
la première guerre mondiale.
Pour cela, nous verrons dans un premier temps qu’il réalise une
description aseptisée de la guerre, puis, des vers 15 à 20, qu’il évoque l’horreur de la guerre, mais en
fait tout de même l’éloge.
Enfin, nous étudierons la figure de la tranchée, représentée comme l’amante
des soldats, dont le poète chante les louanges.
Vers 1 à 14 : Description aseptisée de la mort dans les
tranchées
- Titre : référence au champ d’honneur, manière de désigner ceux morts au combat / interprétation du
poème comme chant en l’honneur des soldats ou célébration de l’honneur des soldats.
- Vers 1 : comparaison + double adverbe de lieu la beauté est partout, et donc possiblement même
dans les tranchées
- Vers 1 et 2 : « beauté » / « simplicité » définition de la beauté, soutenue par le rapprochement à la
rime
- Vers 4 : adverbe exclamatif « et combien » souligne le grand nombre de morts
NB : absence de ponctuation : caractéristique de la poésie moderne, et d’Apollinaire en
particulier.
On s’attendrait ici à un point d’exclamation. Cc de lieu précision cadre spatial - Vers 5 : « debout » pas ce qu’on attend de la posture d’un mort honneur - Vers 6 : adverbe cc de manière « simplement » habitué à la mort, de s’en offusque plus. - Vers 7 : absence de substantif après le déterminant numéral + adverbe cc de temps « une fois » indifférence à ce qui s’est passé, récit de la mort des soldats de manière complètement aseptisé : aucun sentiment, aucun témoignage de l’horreur. - Vers 8 : « crânes » honneur, fierté, arrogance des soldats français en dépit de la mort - Vers 9 : métaphore tour de Pise inscription dans le temps, les soldats sont devenus des monuments poursuite de l’expression de l’indifférence - Vers 10 : euphémisme « couloir trop étroit » évacuation de l’horreur de la guerre par l’atténuation et par le transfert de la tranchée à la maison (« couloir ») - Vers 11 : polysyndète première mention explicite de l’horreur de la guerre par l’énonciation des circonstances. - Vers 12 : métonymie « la chair qui souffre » soldat on n’est plus tout-à-fait dans la description aseptisée de la guerre, on a ici la première mention de la souffrance, amplifiée par la métonymie. « pourriture » renvoie à l’insalubrité des tranchées et à l’accumulation vers 11 - Vers 14 : hyperbole unité des soldats dans la souffrance, compassion Vers 15 à 24 : Éloge de la beauté de la guerre en dépit de son horreur - Vers 15 : diversité (« vos cœurs ») – unité (« tous ») – personnalité du poète (« en moi ») vocation du poète pourrait être de supporter les douleurs des autres et de les exprimer par.... »
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