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Alfred JARRY (1873-1907) - Madrigal

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Alfred JARRY (1873-1907) - Madrigal Ma fille - ma, car vous êtes à tous, Donc aucun d'eux ne fut valable maître, Dormez enfin, et fermons la fenêtre : La vie est close, et nous sommes chez nous. C'est un peu haut, le monde s'y termine Et l'absolu ne se peut plus nier ; Il est si grand de venir le dernier Puisque ce jour a lassé Messaline, Vous voici seule et d'oreilles et d'yeux, Tomber souvent désapprend de descendre. Le bruit terrestre est loin, comme la cendre Gît inconnue à l'encens bleu des dieux. Tel le clapotis des carpes nourries A Fontainebleau A des voix meurtries De baisers dans l'eau. Comment s'unit la double destinée ? Tant que je n'eus point pris votre trottoir Vous étiez vierge et vous n'étiez point née, Comme un passé se noie en un miroir. La boue à peine a baisé la chaussure De votre pied infinitésimal, Et c'est d'avoir mordu dans tout le mal Qui vous a fait une bouche si pure.

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