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URFÉ Honoré d' 1567-1625

URFÉ Honoré d' 1567-1625
Poète et conteur, né - par hasard - à Marseille, originaire du Forez, Haute-Loire. Son enfance, passée sur les bords du Lignon, le marquera pour toujours; c’est dans ce cadre que naît, à quinze ans, son amour pour Diane de Chateaumorand (qui aime son frère). En 1590, il est soldat de la ligue et pille avec entrain, en particulier le château (voisin du sien) d’Ésalois. Il va d’ailleurs guerroyer toute sa vie de place en place — et s’il le faut contre le roi de France, à la solde du duc de Savoie - jusqu’en 1625, année de sa mort. Entre-temps, il s’installe en maître dans le château de Diane de Chateaumorand devenue sa femme, après dix-sept années d’amour sans espoir, et dont il se sépare après trois ans (tout en conservant le château). En amateur, il écrit un poème, La Sireine (1596), des Êpîtres morales, et surtout L’Astrée, roman publié en trois parties (1607, 1610, 1619), que terminera en 1627 son secrétaire Baro, scrupuleux, et fidèle à la lettre du manuscrit (tandis que plus fidèle à l’esprit - et moins connu - Gaubertin proposait, en 1625, une autre « continuation »). Précieux, tel est le mot qui se présente infailliblement lorsqu’on parle de L’Astrée et de son auteur. C’est tout au moins l'un des deux versants de son caractère. Ce rude soldat, ce pillard, lit tous les romans à la mode, qui sont alors espagnols, ou, plus encore, italiens; en particulier Le Berger fidèle de Guarini. Ses bergers seront donc fidèles, eux aussi, et, de plus, philosophes subtils, nourris de Platon, dissertant sur l’honnête amitié, qui est l’art de faire le siège de la bien-aimée par la seule vertu des belles et nobles paroles. On nous proposera, par exemple, une étymologie nouvelle du mot et de l’acte d’amour: c’est-à-dire faire la propre action de l'Âme (introduction du tome 3). Précieux donc, sans contredit; mais aussi gaulois, et cet aspect de...


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