Ode Onomatopée Ontologie Oraison
Ode. Forme fixe d’origine savante introduite en France par Ronsard à l’imitation de l'Antiquité. Elle fait partie de ces formes définies plus par leur contenu ou leur ton que par leur forme. De surcroît, l’ode continue les trois types d’odes de l’Antiquité, ce qui rend difficile une définition unique. L’ode pindarique est la seule à demander une combinatoire de strophes, puisqu’elle propose un schéma répété d’une strophe et d’une antistrophe, strophe en réponse à la première, durant lesquelles le chœur qui les chante est en mouvement, et d’une épode, durant laquelle il ne bouge pas. Ronsard reprend ce schéma dans ses Odes. Il est fréquemment utilisé au XVIIe siècle, par exemple par Malherbe. Au XVIIIe siècle, l’ode pindarique constitue la grande forme poétique. C’est qu’elle se caractérise par son ton élevé, il s’agit de grande poésie, de style sublime, que l’ode soit héroïque et célèbre de grands personnages, ou sacrée. Le deuxième type d’ode est l’ode anacréontique, chantée par une seule personne. Le sujet en est léger et gracieux. C’est le type que reprend Ronsard dans ses Odelettes. Enfin, l’ode horatienne, faite d’une succession de strophes identiques, sur des sujets moyens, représente un compromis entre les deux autres. Avec le renouvellement des formes au XIXe siècle, apparaît l’ode romantique, dont Hugo est le maître avec ses Odes et ballades. Les sujets sont surtout historiques et dramatiques, et le schéma des strophes très varié. Au XXe siècle, l’ode continue sa carrière, comme le montrent les Cinq Grandes Odes de Claudel.
> Chœur, forme fixe, strophe.
• Banville Th. de, Petit traité de poésie française, Paris, Lemerre, 1891.
Onomatopée. Signe linguistique lié par une relation mimétique à son référent. L’onomatopée relève du symbolisme phonétique. Si les signes linguistiques sont arbitraires, c’est-à-dire non naturels par rapport à leurs référents, certains d’entre eux, qui désignent des bruits, les imitent directement : crac, bang, bê, etc. De façon moins directe, certains tentent de reproduire l’expression de sentiments : bof, beurk. Tous ces signes sont en partie iconiques, mais en partie seulement, car ils sont intégrés dans le système phonologique de la langue. On opposera ainsi le français cocorico à l’italien chichirichi.
Ontologie. Traditionnellement, discipline qui s’occupe de l’être, et est donc synonyme de métaphysique.
En herméneutique, le mot désigne la discipline qui s’occupe du monde posé par un texte. Ce monde en effet ne se confond pas avec celui des objets ordinaires, mais constitue un univers qui, pour être de fiction, n’en a pas moins une réalité profonde. La mise en évidence du sens de l’œuvre passe par la découverte de cette ontologie et des entités, objets, individus, que le texte construit. Ainsi se crée une nouvelle référence.
> Herméneutique, référence
• Ricœur P., La Métaphore vive, Paris, Seuil, 1975.
Oraison. Mot qui dans la langue ordinaire est synonyme de prière et qui en rhétorique désigne un discours prononcé en public. L’oraison funèbre, qui appartient au genre démonstratif ou épidictique, est prononcée après la mort d’un personnage pour célébrer ses mérites. Les plus célèbres sont celles de Bossuet (par exemple l’oraison funèbre d’Henriette d’Angleterre ou du prince de Condé). Massillon prononça celle de Louis XIV.
► Discours, rhétorique
Liens utiles
- François VILLON (1431-x) (Recueil : Le testament) - Ballade et oraison
- Jacques TAHUREAU (1527-1555) - Ode
- Pierre de RONSARD (1524-1585) (Recueil : Les meslanges) - Ode à la fièvre
- Pierre de RONSARD (1524-1585) (Recueil : Les meslanges) - Ode en dialogue des yeux et de son coeur
- Jean-Baptiste ROUSSEAU (1671-1741) (Recueil : Odes) - Ode tirée du Cantique d'Ézéchias