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Impressionnisme Impromptu Incipit Interlude Intertextualité Intrigue Inversion Intrigue

Impressionnisme. Mouvement pictural de la fin du XIXe siècle qui tire son nom du tableau Impression, soleil levant, de Monet, exposé dans une exposition collective de peintres en réaction contre l’art académique du Salon officiel. Les impressionnistes (Monet, Sisley, Bazille, Renoir, Pissaro, Cézanne, Degas, Berthe Morisot) organisèrent huit expositions de 1874 à 1866. Ils affirmaient le primat de la sensation dans l’instant. Pour la rendre, c’est à la couleur posée par petites touches, la forme se dissolvant, qu’ils apportèrent toute leur attention, et aux variations de la couleur avec la lumière, c’est-à-dire aussi avec le temps. On le voit par exemple dans la série des cathédrales de Rouen ou des nymphéas de Monet, car cela supposait évidemment une peinture de plein air, comme chez leur précurseur Manet. L’impressionnisme influença beaucoup les autres arts, comme la littérature : citons les poètes décadents et l’écriture artiste dans la prose romanesque. La plupart des descriptions des romanciers réalistes ou naturalistes transposent la fragmentation des tableaux impressionnistes en multipliant par exemple les pluriels ou la juxtaposition d’éléments énumérés. La description de Paris dans Une page d'amour de Zola, qui a toujours défendu les peintres impressionnistes, à différentes heures et sous différentes lumières, n’est pas sans évoquer les variations de Monet. Enfin, en musique, Fauré ou Debussy affirmèrent la même esthétique.


Impromptu. Pièce de théâtre qui semble improvisée et dans laquelle un auteur dramatique s’explique sur son art. Les acteurs sont censés inventer une histoire devant les spectateurs. Molière a créé le genre avec L'Impromptu de Versailles (1663), pièce dans laquelle il répond aux attaques lancées contre sa « Critique de L’Ecole des femmes » et dans laquelle il se met en scène lui-même (dans le rôle de directeur de troupe) avec ses comédiens.
Nos contemporains, fascinés par les procédés de mise en abyme, cultivent l’impromptu, notamment Giraudoux (L’Impromptu de Paris, 1937) et Ionesco (L’Impromptu de l’Alma, 1956).

Incipit. Première phrase, voire premiers mots d’un texte littéraire, qui permettent de le désigner s’il n’a pas de titre, comme c’est souvent le cas en poésie. Ex. : le poème des Contemplations de Victor Hugo, « Demain, dès l’aube... » Interlude. Morceau de musique joué entre deux actes d’une pièce de théâtre. Par extension, on désigne ainsi toute forme de divertissement dramatique ou musical donné entre deux actes. Le terme est alors synonyme d’intermède. Les intermèdes, à la Renaissance, sont presque toujours des scènes à sujet mythologique. On les appelle alors des « entremets » car les banquets à la cour étaient égayés de courts spectacles (pantomimiques et musicaux) entre les plats. Molière, au XVIIe siècle, agrémente ses comédies-ballets d’intermèdes.

Intertextualité. Terme introduit par Julia Kristeva en 1969 (Recherches pour une sémanalyse, Paris, Seuil) qui traduit ainsi le concept de dialogisme forgé par Bakhtine, pour désigner le rapport que les différents énoncés littéraires entretiennent entre eux. En effet, il n’est pas d’énoncé sans relation aux autres énoncés. Tout énoncé se rapporte à des énoncés antérieurs, ce qui donne lieu à des relations intertextuelles ou dialogiques, parmi lesquelles la citation et le plagiat ne sont que des cas particuliers. Comme l’a montré Genette, il existe des relations particulières entre les textes. La paratextualité est la relation d’un texte avec ce qui l’accompagne, titre, préfaces, notes, illustrations, avertissement, etc. La métatextualité est la relation critique, c’est-à-dire le commentaire d’un texte par un autre. L’architextualité est la relation qui marque l’appartenance d’un texte au genre qui le définit, l’architexte étant, selon Genette, «l’ensemble des catégories générales dont relève chaque texte particulier. » L’hypertextualité, c’est, pour Genette, « toute relation reliant un texte B (hypertexte) à un texte antérieur A (hypotexte), à l’exclusion du commentaire. L’Enéide de Virgile, Ulysse de Joyce sont deux hypertextes du même hypotexte, l’Odyssée d’Homère ».