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GUILLAUME DE MACHAUT

GUILLAUME DE MACHAUT (vers 1300-1377). Poète, théoricien de l’art lyrique et musicien, ce Champenois, tout d’abord clerc au service de Jean Ier de Luxembourg-Ligny, fut notamment chanoine de Reims de 1337 à 1377, charge grâce à laquelle il disposa d’une relative indépendance. Il fut le dernier qui, dans la lignée des trouvères (voir Troubadours et trouvères), composa la musique de ses poèmes. Son œuvre nous est parvenue entière. Il nous a laissé, outre vingt-quatre lais, trente-neuf virelais, soixante-seize rondeaux et deux cent trente-cinq ballades, le plus souvent d’inspiration courtoise, une Messe de Notre-Dame à quatre voix qui constitue la première messe polyphonique, ainsi qu’une série de poèmes narratifs - les dits - dont le plus célèbre reste Le Veoir Dit (1364).


MACHAUT Guillaume de 1300-1377
Poète et musicien, né à Machaut (Ardennes). Alors que les trouvères allaient - tel le « chevalier errant » de leurs poèmes - à l’aventure, Machaut donne le premier exemple de l’écrivain qui loue ses services à un seigneur ; cette formule un peu paresseuse sera, dès lors, adoptée par la plupart de ses confrères (jusqu’au XVIIIe siècle, qui voit se dégager peu à peu la notion de l’« homme de lettres » indépendant). Tour à tour attaché, en 1323, à Jean de Luxembourg qu’il suit dans ses expéditions en Pologne, en Lituanie, etc. ; puis, après 1346, à Charles le Mauvais, à Charles V, et au duc de Berry, Machaut finit ses jours, croit-on, à Reims où il est chanoine. Il a composé plusieurs motets et, surtout, la célèbre Messe de Notre-Dame, mais aussi des poèmes héroïques ou galants pour une voix chantée et un ou plusieurs instruments : lais (Le Lai de la fonteinne) et virelais, ballades (Le Vray Remède d’amour) et rondeaux (Ma fin est mon commencement). À ce double titre de poète et de musicien, il crée un nouveau style qui va exercer une influence durable dans toute l’Europe, caractérisé par le raffinement dans les recherches de rythme et les effets de sonorité (on notera que ce sont là deux constantes de l’art français, deux préoccupations communes à notre poésie et à notre musique, tout au long des siècles, et qui commencent, ici, avec Machaut, à devenir des « articles d’exportation »). Poème et musique encore, Le Livre du voir dit (le « vrai dire ») est une sorte de roman d’amour où Machaut, bien qu’il chante l’authentique passion que lui inspira Péronne d’Armentières, n’est plus aussi convaincant que dans les œuvres légères et brèves de sa jeunesse. ■ Œuvres - Œuvres poétiques, éd. par E. Hoepffner (3 vol., SATF, 1921). ■ En disque - Lais, ballades et rondeaux (CD Hyperion, Harmonia Mundi).

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