Analis T. Dimitri
Analis T. Dimitri (1938). Né à Athènes. Son père étant emprisonné pour refus de collaboration pendant la Seconde Guerre et sa mère longtemps malade, c’est une institutrice française qui prend en charge son éducation. Grâce à elle, il apprend le français avant le grec. Il poursuit des études de droit et de sciences politiques à Paris, rencontre Cocteau, fréquente Tzara, Ray, Dali, Pound, traduit Gracq et Bonnefoy. Un doctorat sur les Balkans à Lausanne lui permet d’entrer dans la haute fonction publique ; mais sa carrière est interrompue par la dictature des colonels. Il démissionne en 1970, rentre à Paris, collabore au Monde et plus tard aux Nouvelles littéraires (1974-1981), fonde la revue Moments, siège au Groupement pour les Droits des Minorités et publie de nombreux essais et des ouvrages sur les relations internationales comme spécialiste des relations Nord-Sud (Les Minorités dans les Balkans, 1986). Après la chute de la dictature, il est nommé conseiller spécial au ministère des Affaires étrangères de Grèce (1986-1989). Depuis 1992, il collabore au journal suisse L’Express. Consultant libre pour des organismes d’État, le poète et le diplomate refuse toujours d’écrire dans sa langue natale, « pour être vraiment libre » selon ses propres termes. Sa poésie (Le Prince des lys, 1958 ; Panoréa, 1970 ; La Minuterie du sommeil, 1971 ; Voiles pour l'errance, 1973 ; Rue des Écouffes, 1973 ; Être l’autre, 1976 ; En l’absence de preuves le vent témoigna, 1978 ; Images populaires, 1980; La Maison d’errance, 1980; Tous les jours, 1981 ; Lui ici, 1981 ; L’île hantée, 1984; Terre d’errance, 1988 ; Pays exclusif, 1991 ; L ’ Ombre qui bâtit, 1993 ; Silencieuse fraternité, 1996) fait de l’errance la « chance d’un autre regard », obsession qui hante aussi sa prose : La Grèce hors saison (1982), Majestueuses îles grecques (1993), ainsi qu’un récit de voyage, Sana’a-Aden (1995).