Amyot, Jacques 1513/1593
Humaniste, né à Melun. Choisi par Henri II comme précepteur de son fils ; lequel, à son tour, devenu roi sous le nom de Charles IX, le nomma grand aumônier de France, et un peu plus tard, conservateur de l’université de Paris. Son grand ouvrage, la traduction des Vies des hommes illustres de Plutarque, dites aussi Vies parallèles (1559), exercera une influence aussi profonde que durable. Influence morale, d’une part, dans l’esprit du stoïcisme grec, c’est-à-dire dans le sens de l’élan tout autant que du frein et de la discipline, car chaque page de ce livre incitait (pour reprendre la formule de Romain Rolland au seuil de ses propres Vies des hommes illustres) à « respirer le souffle des héros ». Et d'autre part, influence sur le plan artistique : Amyot lançait là, sans aucun doute, cette longue campagne, qui sera poursuivie tout au long du siècle de l’humanisme, en vue de simplifier et d’épurer la langue française. (« C’est notre bréviaire », dira Montaigne.) Un autre ouvrage, extra-scolaire celui-là, paraît la même année 1559 : Daphnis et Chloé. Pour traduire le célèbre roman grec de Longus, ancêtre de la littérature érotique, Amyot n’a pour atouts que sa fraîcheur d’âme et la limpidité, la grâce juvénile de son écriture. Aussi bien, la version plus complète de Paul-Louis Courier doit-elle le plus souvent céder le pas à celle d’Amyot.
Œuvres Daphnis et Chloé, version Amyot, avec quelques corrections et importantes additions par P.-L. Courier (coll. Classiques-Garnier, dans Romans grecs, 1932). - Vies parallèles de Plutarque, trad. Amyot (Gallimard, coll. la Pléiade, 2 vol., 1937). Critique R. Aulotte, Amyot et Plutarque (Minard-Droz, 1965).